Dans le lit de la rivière

11 juin 2018   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Dans le lit de la rivière

Dans Of river and lost lands, Sarker Protick documente les sautes d’humeur de la rivière Padma, un cours d’eau qui se situe au Bangladesh. Il y dresse le portrait d’une nature puissante, capable d’aider l’Homme, comme de l’handicaper.

Le bangladais Sarker Protick se définit comme un « photographe bipolaire », alternant entre les coups d’éclat spontanés et les projets de longue haleine aux récits approfondis. Of river and lost lands fait partie de cette deuxième catégorie. Sarker y présente la rivière Padma, un cours d’eau du Bangladesh, dans sa beauté froide et mélancolique. Les images sont minimales, traversées par le brouillard et semblent s’estomper à la manière d’une aquarelle. Une atmosphère bien particulière que le photographe recherchait tout particulièrement. « Je prenais des photos de cette rivière seulement durant ces journées maussades, pour que la lumière reste douce, froide et brumeuse », explique-t-il. Si le territoire semble désert, abandonné par l’humanité, au fil des photos, des traces de vie surgissent, vives et contrastées.

Une rivière personnifiée

Pour Sarker, l’eau est la protagoniste du récit. C’est elle qui régit le quotidien des habitants. Lors de la saison des moussons, elle devient impétueuse et inonde les terres, détruit l’agriculture. « Les hommes et la rivière entretiennent une relation complexe » précise Sarker. « À la fois intime et sans pitié. Elle alterne entre besoin et destruction. L’eau apporte tant à ce peuple, mais elle peut parfois tout reprendre ». Pour le photographe, ce cours d’eau représente la nature. Une nature dominatrice, que l’on ne peut ignorer. Bercé par des préoccupations écologiques, Of river and lost lands redonne son pouvoir à l’eau, et illustre, tout en sobriété, les conflits entre l’homme et son territoire. « La rivière Padma est si puissante qu’il était difficile de ne pas en faire le personnage principal de cette histoire », conclut le photographe.

© Sarker Protick

© Sarker Protick

© Sarker Protick© Sarker Protick
© Sarker Protick

© Sarker Protick

© Sarker Protick© Sarker Protick

© Sarker Protick© Sarker Protick© Sarker Protick

© Sarker Protick© Sarker Protick

© Sarker Protick

© Sarker Protick

Explorez
La précieuse fragilité selon le festival FLOW#1
Les Fossiles du futur, Synesthésies océaniques © Laure Winants, Fondation Tara Océan
La précieuse fragilité selon le festival FLOW#1
Du 20 septembre au 30 octobre 2025 s’est tenue la première édition de FLOW, un parcours culturel ambitieux imaginé par The Eyes...
13 novembre 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Une fable collective au cœur du béton, par Alexandre Silberman
© Alexandre Silberman, Nature
Une fable collective au cœur du béton, par Alexandre Silberman
Exposée à la galerie Madé, dans le cadre de PhotoSaintGermain, jusqu’au 30 novembre 2025, la série NATURE d'Alexandre Silberman...
12 novembre 2025   •  
Écrit par Milena III
Laura Lafon Cadilhac : s'indigner sur les cendres de l'été
Red Is Over My Lover. Not Anymore Mi Amor © Laura Lafon Cadilhac
Laura Lafon Cadilhac : s’indigner sur les cendres de l’été
Publié chez Saetta Books, Red Is Over My Lover. Not Anymore Mi Amor de Laura Lafon Cadilhac révèle un été interminable. L’ouvrage se veut...
07 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Écofemmes Fest : un rendez-vous pour créer, lutter, transmettre
Trenza, le lien qui nous unit, 2025 ©Gabriela Larrea Almeida
Écofemmes Fest : un rendez-vous pour créer, lutter, transmettre
Jusqu'au 9 novembre prochain, La Caserne, dans le 10e arrondissement de Paris, accueille la première édition d’Écofemmes Fest, un...
07 novembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Le 7 à 9 de Chanel : Viviane Sassen, l’ombre comme seconde peau
© Viviane Sassen
Le 7 à 9 de Chanel : Viviane Sassen, l’ombre comme seconde peau
Nouvelle invitée du 7 à 9 de Chanel au Jeu de Paume, Viviane Sassen a déroulé le fil intime et créatif de son œuvre au cours d’une...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Cassandre Thomas
La sélection Instagram #534 : film noir
© Lux Corvo / Instagram
La sélection Instagram #534 : film noir
Alors que les jours s’assombrissent et que la nuit domine, les artistes de notre sélection Instagram de la semaine nous plongent dans les...
25 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Dans l’œil de Naïma Lecomte : rendez-vous au bord de l’eau après les cours
© Naïma Lecomte / Planches Contact Festival
Dans l’œil de Naïma Lecomte : rendez-vous au bord de l’eau après les cours
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Naïma Lecomte. Jusqu’au 4 janvier 2026, l’artiste présente Ce qui borde à Planches...
24 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #566 : Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan
© Lalitâ-Kamalâ Valenta
Les coups de cœur #566 : Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan
Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan, nos coups de cœur de la semaine, documentent des univers spécifiques. La première s’intéresse à...
24 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet