« Cette manière de faire un peu naïve faisait écho à la manière étrange et maladroite dont on se souvient des choses. »
Cette semaine, plongée dans l’œil de Stephanie O’Connor. De retour en Nouvelle Zélande après avoir vécu à Berlin, la photographe s’est réappropriée les émotions intenses et la nature grandiose qui l’entouraient. Pour Fisheye, elle revient sur les dessous d’un portrait, donc les nuances renferment bien des secrets…
« Pour réaliser cette image, j’ai photographié ma chère amie Aria au port. J’ai dissimulé son visage en utilisant un bout de verre que j’avais trouvé et en le plaçant devant l’objectif. J’aime parfois shooter en noir et blanc. Ironiquement, ça me permet de mieux ressentir les choses. Et puisque les fichiers RAW enregistrent également la photo originale – en couleur – je n’ai pas vraiment vu cela comme un dilemme. Mais plus tard, j’ai réalisé que la version en couleur n’avait en fait pas été enregistrée. Une erreur due à ma propre maladresse… ce n’était vraiment pas une sensation agréable ! Tout n’était pas perdu, cependant : j’ai décidé de coloriser le portrait à la main, en postproduction. J’ai beaucoup apprécié cette manière de faire un peu naïve, qui faisait écho à la manière étrange et maladroite dont on se souvient des choses. C’était finalement une façon de réimaginer ce qui s’est passé ce jour-là, et révéler ce qui me restait en mémoire. »