« Elle a eu de la chance de n’avoir qu’une légère fracture de la pommette et de graves contusions. »
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de Kati Leinonen, autrice d’Äimärautio, dont nous vous parlions déjà il y a quelques semaines. Dans cette série, la photographe finlandaise raconte le quotidien au sein d’un centre équestre qui abrite la plus ancienne piste de trot du pays. Pour Fisheye, elle revient sur l’une de ses images et nous révèle l’histoire qu’elle renferme.
« Cette image s’appelle “Kicked” et fait partie d’Äimärautio, qui doit son nom à un lieu situé dans ma ville natale d’Oulu, dans le nord de la Finlande. C’est une série d’art documentaire qui raconte l’histoire d’un groupe de personnes unies par leur amour des chevaux.
Il s’agit ici d’un portrait de mon amie qui a reçu un coup de sabot au visage. Elle a eu de la chance de n’avoir qu’une légère fracture de la pommette et de graves contusions. Elle s’était déjà cassé deux os avec le même cheval lorsqu’il était plus jeune et avait alors déclaré qu’elle lui en donnerait trois. Quand je lui ai demandé, après cet incident, si le chiffre était atteint, elle a souri et m’a répondu que les fêlures ne comptaient pas. Elle adore ce petit cheval.
En tant que personnes qui aiment les chevaux, nous avons conscience qu’être à leur contact peut comporter des risques. Le fait est que, même s’ils sont bien dressés, faciles à vivre et fiables, ils n’en restent pas moins des proies. Par conséquent, ils ont inscrit au plus profond de leur ADN de fuir au moindre signe de danger et ils réagissent parfois trop vite pour les êtres humains. Pour nous, la joie de travailler avec eux et de les côtoyer dépasse de loin toutes ces craintes. Après ces incidents, qui heureusement se produisent rarement, la plupart d’entre nous se remettent sur pied et commencent à réfléchir à comment faire en sorte que nos chevaux se sentent en sécurité dans les situations qui les effraient afin que cela ne se reproduise plus.
Pour moi, “Kicked” résume un aspect essentiel de l’engagement des personnes qui montent à cheval. Quoi qu’il arrive, elles se lèveront le lendemain matin pour les nourrir, les soigner et faire travailler leurs compagnons bien-aimés. »