Dans l’œil de Valentin Folliet : le chant des oiseaux morts

18 septembre 2023   •  
Écrit par Ana Corderot
Dans l'œil de Valentin Folliet : le chant des oiseaux morts
© Valentin Folliet

Cette semaine, plongée dans l’œil de Valentin Folliet. Découvert dernièrement sur sa série bouleversante Tokyo Limbo, relatant un dépaysement géographique et intérieur suite au décès d’un ami, il revient nous parler d’une image où le chant d’oiseaux disparus raisonne encore dans le vent…

ValentinFolliet
« Dans ce monde immobile et silencieux, un des seuls liens avec l’extérieur avait été le chant des oiseaux qui n’avait jamais été aussi intense. »

« J’ai pris cette photo en 2020, pendant le premier confinement. J’habitais à la campagne chez mes parents. J’ai un jour trouvé cet oiseau sur la terrasse, et, bien qu’il soit mort, je l’ai trouvé magnifique et j’ai voulu garder son image. J’avais à l’époque 22 ans et n’étais pas encore sûr de vouloir devenir photographe, les photos que j’avais faites jusqu’alors avaient toujours demandé un excès de mise en scène et d’artifices. Cette photo est minimaliste, à moitié spontanée, je tiens l’oiseau à bout de bras face au ciel. Prise à l’argentique, avec un flash pour révéler les couleurs de l’oiseau à contre-jour et intensifier la profondeur du ciel, je n’ai pas eu besoin de la retravailler. Ça a inauguré une nouvelle direction plus épurée qui est celle que j’ai suivie par la suite.
Le contexte épidémique était lourd et difficile pour tout le monde. J’ai perdu des gens que j’aimais, j’ai traversé une période douloureuse avant ça. Paradoxalement, c’était aussi une période de reconstruction pour moi. Coupé du monde, j’ai pu me rapprocher de ma famille. A posteriori, j’ai pensé que cette photo exprimait mon état émotionnel de cette période : le renouveau après le marasme, une forme de résilience face à la fatalité.

Dans ce monde immobile et silencieux, un des seuls liens avec l’extérieur avait été le chant des oiseaux qui n’avait jamais été aussi intense. J’ai entendu plusieurs proches dire que malgré les soucis, grâce à ce monde figé, ils pouvaient enfin entendre les oiseaux. C’est pourquoi j’ai appelé cette photo « D’ici, je peux entendre les oiseaux », comme l’expression de la vie qui reprend le dessus. »

À lire aussi
« Des oiseaux » : un nid d’inventivité au Hangar
« Des oiseaux » : un nid d’inventivité au Hangar
Jusqu’au 17 décembre, le Hangar, centre d’art de Bruxelles, présente Des Oiseaux, une exposition collective reprenant l’ensemble atypique…
19 septembre 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Explorez
Les coups de cœur #540 : Rosalie Kassanda et François Dareau
© Rosalie Kassanda
Les coups de cœur #540 : Rosalie Kassanda et François Dareau
Nos coups de cœur de la semaine, Rosalie Kassanda et François Dareau, arpentent les rues du monde en quête de quelques étonnements et...
21 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
12 expositions photographiques à découvrir en avril 2025
© Delali Ayivi
12 expositions photographiques à découvrir en avril 2025
L’arrivée du printemps fait également fleurir de nombreuses expositions. Pour occuper les journées qui s’allongent ou les week-ends...
18 avril 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Oumayma B. Tanfous : Between I and Lands ou le vertige de l’appartenance
Oumayma Ben Tanfous © 2024
Oumayma B. Tanfous : Between I and Lands ou le vertige de l’appartenance
Photographe et réalisatrice tuniso-canadienne, Oumayma Ben Tanfous signe, avec Between I and Lands, un livre contemplatif, qui dessine...
09 avril 2025   •  
Écrit par Milena III
Valeria Arendar et Eleana Konstantellos : histoire fragmentée d'espionnage au Mexique
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
Valeria Arendar et Eleana Konstantellos : histoire fragmentée d’espionnage au Mexique
Valeria Arendar et Eleana Konstantellos, fondatrices du collectif Melka en 2022, s’intéressent aux histoires de l’espionnage qui a opéré...
08 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les photographes dans Fisheye célèbrent la Terre, sa fragilité et sa grandeur
Camsuza © Julie Arnoux
Les photographes dans Fisheye célèbrent la Terre, sa fragilité et sa grandeur
Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le biais des images, les préoccupations de notre époque. À...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
La sélection Instagram #503 : les pieds sur Terre
© Garrison Garner / Instagram
La sélection Instagram #503 : les pieds sur Terre
À l’occasion de la journée de la Terre, les artistes de notre sélection Instagram de la semaine célèbrent notre planète. Iels...
22 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Dans l'œil de SMITH : métamorphose des sols
Dami (Fulmen) © SMITH pour la résidence INSTANTS, Château Palmer et Leica, 2024
Dans l’œil de SMITH : métamorphose des sols
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de SMITH, qui nous révèle les dessous de deux images issues de sa série Dami (Fulmen), réalisée lors de...
21 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #540 : Rosalie Kassanda et François Dareau
© Rosalie Kassanda
Les coups de cœur #540 : Rosalie Kassanda et François Dareau
Nos coups de cœur de la semaine, Rosalie Kassanda et François Dareau, arpentent les rues du monde en quête de quelques étonnements et...
21 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger