Découvrez le palmarès 2024 des Nuits Photo !

04 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Découvrez le palmarès 2024 des Nuits Photo !
La femme de 8h47 © Fred Stucin & Olivier Jahan
Si tu m’apprivoises © Armandine Penna
Corps et âme © Amandine Lauriol
Aucun homme n’est né pour être piétiné © Narimane Baba Aïssa & Lucas Roxo
La femme de 8h47 © Fred Stucin & Olivier Jahan

À l’Entrepôt, dans le 14e arrondissement de la capitale, le festival dédié au film photographique Les Nuits Photo s’est clôturé dimanche 3 novembre avec l’annonce du palmarès 2024. Retour, sans plus attendre, sur les lauréat·es et leurs créations.

Projections, ateliers, rencontres, installations, découverte de notre format Focus, apéros DJ sets… Durant trois jours, l’édition 2024 des Nuits Photo a fait la part belle à cette création hybride aux frontières des 7e et 8e arts. Ouvert à tous·tes et entièrement gratuit, le festival ne cesse, depuis 2021, de révéler de nouvelles formes d’expression, tout en affirmant un engagement profond. « La théorie du cinéma, c’est aussi la théorie de la vie : on n’exclut pas sous prétexte que l’on ne comprend pas, mais on inclut parce que l’on ressent, on éprouve, et on reste en pleine conscience du monde qui nous entoure et de toustes celles et ceux qui l’habitent », déclare Alexe Liebert, directrice des LNP.

Récits sensibles et enjeux actuels

Une vocation soulignée par la sélection de films couronnés par les différents prix durant l’événement. Enjeux sociopolitiques, immersion au sein de communautés, récits sensibles ou fictions féministes s’y croisent, comme autant de nuances d’un même combat – mené contre l’injustice et l’indifférence. Récompensant le meilleur documentaire, le Prix LNP Diapéro a choisi Corps et âmes d’Amandine Lauriol. Son portrait touchant d’Aïcha, 60 ans, vouant sa vie à aider les réfugiés dans les rues de Paris, sera publié dans Médiapart. Une sensibilité ayant également convaincu les visiteurices du festival, puisque le film a ensuite remporté le Prix du Public. Les Prix LNP La Cassette (meilleure création sonore) et Prix LNP du meilleur montage ont tous deux désigné Narimane Baba Aissa et Lucas Roxo lauréat·es. Leur film, Aucun homme n’est né pour être piétiné, nous emporte dans le sertão, région désertique du Brésil autrefois foulé par un bandit d’honneur. En sa mémoire, certain·es se révoltent contre l’ordre établi, et contre les politiques fascistes de Bolsonaro. Une immersion de 35 minutes dans ce territoire contrasté qui leur vaut un accès aux ateliers et studio d’enregistrement du collectif Transmission, ainsi qu’une formation ou un accompagnement sur le montage d’un film par Alexe Liebert.
Enfin, doté de 1000 euros et d’une diffusion dans les médias et festivals partenaires, le Grand Prix LNP, en collaboration avec la SAIF et Copie Privée, a distingué Si tu m’apprivoises, une création d’Amandine Penna. L’autrice illustre, au travers d’une lettre d’amour singulière, le lien puissant unissant Sonia à son fidèle compagnon, Venom, son chien. Un dialogue drôle et touchant racontant, en parallèle, le quotidien de la jeune femme, rythmé par les soins attribués aux animaux blessés qu’elle recueille dans un quartier défavorisé de Nantes.

La femme de 8h47 : l’histoire d’un harcèlement

Pour la première fois cette année, Fisheye récompense un film grâce à un Prix faisant écho à la ligne directrice du magazine : raconter, inspirer, révéler. Remportant une publication magazine ainsi qu’une diffusion web, c’est La femme de 8h47, réalisé par Fred Stucin et Olivier Jahan qui a séduit le jury. Reprenant les codes du roman-photo, la fiction suit Antoine Jourdan, un Grenoblois de 23 ans, devenu assistant informatique installé à Paris. Étrange, solitaire, le jeune homme annonce un jour aux ami·es qu’il invite chez lui, en recherche de compagnie, qu’il a fait la connaissance d’Anne. Pourtant, leur histoire ne semble pas vraiment exister… Sublimée par des images aux contrastes maîtrisés, des portraits poignants, la narration nous plonge dans le monde d’un potentiel agresseur, obsédé par une inconnue qu’il observe traverser la rue de sa fenêtre. Jouant avec la variation de points de vue, La femme de 8h47 fait régner le doute, distille la gêne, puis l’effroi. S’appropriant les codes du 7e art, le projet nous invite à questionner les crimes commis impunément, tout comme la culture du viol et l’impact psychologique du harcèlement. Une œuvre fascinante à découvrir, sans plus tarder, via ce lien.

Aucun homme n’est né pour être piétiné © Narimane Baba Aïssa & Lucas Roxo
Corps et âme © Amandine Lauriol

Si tu m’apprivoises © Armandine Penna

La femme de 8h47 © Fred Stucin & Olivier Jahan
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