Elina Brotherus nous dicte les règles

05 octobre 2017   •  
Écrit par Anaïs Viand
Elina Brotherus nous dicte les règles

À l’occasion de la 8ème édition de la Carte blanche PMU et de la 3e au Centre Pompidou, Elina Brotherus nous propose une série ludique et décalée intitulée Règle du jeu. Une exposition à découvrir jusqu’au 22 octobre à la Galerie de photographies du Centre Pompidou. 

Depuis 2010, le PMU soutient le travail d’un photographe émergent ou confirmé autour de l’univers du jeu. Le soutien prend trois formes : une dotation de 20 000 €, une exposition au sein de la Galerie de photographies du Centre Pompidou et l’édition d’un ouvrage aux éditions Filigranes. Cette année, le PMU a accompagné l’artiste finlandaise Elina Brotherus qui ouvre, avec Règle du jeu, un nouveau chapitre de sa vie artistique. « J’ai eu le sentiment d’avoir épuisé mon matériau. Il m’est arrivé de trouver un endroit parfait, d’ajuster mon appareil sur le trépied et de me demander : que vais-je faire devant mon appareil puisque j’ai déjà pris toutes les poses ? » nous confie-t-elle. Si elle pratiquait jusque-là l’autoportrait, elle collabore pour cette série avec une amie et danseuse, Vera Nevanlinna. L’histoire de l’art a toujours été une source d’inspiration pour Elina. Pour Règle du jeu, elle s’intéresse aux event scores (partitions, scénarios d’une œuvre d’art) développés par les artistes Fluxus dans les années 1960. Ensemble, les deux artistes explorent l’univers du jeu selon une méthode qui valorise l’humour et la dérision.

« Telles deux Alice au pays des merveilles, l’artiste et son amie danseuse Vera Nevanlinna, ouvrent dans chaque série photographique et vidéo les portes des nouveaux mondes. »

© Elina Brotherus

Un artiste doit avoir quelques règles pour pouvoir créer

« Regardez longtemps deux ou trois oranges », « Placez un chien ou un chat (ou les deux) dans un piano et jouez Chopin », « Regardez-moi, cela suffit ». On retiendra certains des credos suivis par les deux amies. Deux adultes dans un monde d’enfant qui ont besoin de règles pour se mouvoir et finalement créer. Qui dicte les règles ? Faut-il toujours les suivre ? A quel moment est-il judicieux de les enfreindre ? Elina Brotherus reste persuadée qu’un artiste doit avoir quelques lignes directrices pour pouvoir travailler et que « les règles font office de déclencheur et boostent la créativité ». Et puis, les règles peuvent être exécutées de mille façons. Si Elina les respecte, elle aime aussi créer en toute liberté et demeure toujours le seul maître du jeu : « je choisis les règles qui me conviennent et je joue avec ». Par des situations absurdes et des jeux subtils avec son double, elle apporte clarté et poésie dans un monde qu’elle considère chaotique. Un ouvrage édité par Filigranes Éditionsprolonge cette magnifique série

© Elina Brotherus

© Elina Brotherus

© Elina Brotherus
© Elina Brotherus© Elina Brotherus
© Elina Brotherus

© Elina Brotherus

© Elina Brotherus

Entretien d’Elina Brotherus réalisé dans le cadre de la Carte Blanche PMU

Jusqu’au 22 octobre 2017

Règle du jeu, Carte blanche PMU 2017

À la Galerie de photographies du Centre Pompidou, Paris.

Explorez
La sélection Instagram #510 : Quand le flou fait image
@ Daniel Rampulla / Instagram
La sélection Instagram #510 : Quand le flou fait image
Le flou peut transformer, voiler ou révéler ce qui habite une image. Les photographes de notre sélection Instagram de la semaine jouent...
10 juin 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les coups de cœur #546 : Marine Toux et Aziyadé Abauzit
© Marine Toux
Les coups de cœur #546 : Marine Toux et Aziyadé Abauzit
Dans leurs travaux respectifs, Marine Toux et Aziyadé Abauzit, nos coups de cœur de la semaine, font toutes deux l’éloge du fragment. La...
09 juin 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les images de la semaine du 2 juin 2025 : vide, étrangeté et expositions
© Marie Le Moigne / Instagram
Les images de la semaine du 2 juin 2025 : vide, étrangeté et expositions
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye vous parlent d’étrangeté, évoquent un vide à combler et vous font découvrir...
08 juin 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #509 : promenade abracadabrantesque
© Ada Retegan / Instagram
La sélection Instagram #509 : promenade abracadabrantesque
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine convoquent l’étrange. Déformation, fuite de couleurs, surréalisme, chacun·e...
03 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Eman Ali : dans les interstices des identités tokyoïtes
Nadya Akane, dans la série In Praise of Silence © Eman Ali
Eman Ali : dans les interstices des identités tokyoïtes
Eman Ali compose The Praise of Silence, fruit d’une résidence artistique à Tokyo. La photographe explore, dans un travail collaboratif...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
18 séries photo à découvrir aux Rencontres d'Arles 2025
Extrait de Father (Atelier EXB Paris, 2024) © Diana Markosian
18 séries photo à découvrir aux Rencontres d’Arles 2025
Alors que la 56e édition des Rencontres de la photographie d’Arles approche à grands pas, la rédaction de Fisheye vous invite à...
11 juin 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La sélection Instagram #510 : Quand le flou fait image
@ Daniel Rampulla / Instagram
La sélection Instagram #510 : Quand le flou fait image
Le flou peut transformer, voiler ou révéler ce qui habite une image. Les photographes de notre sélection Instagram de la semaine jouent...
10 juin 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Au fil des pages du joli Cafoucho de Boby
Cafoucho © Boby
Au fil des pages du joli Cafoucho de Boby
Boby sort son premier livre, Cafoucho, publié chez Fisheye Éditions. Mêlant exigence informative et recherche esthétique, il compile...
09 juin 2025   •  
Écrit par Anna Rouxel