Enzo Lefort, le plus titré des escrimeurs français, est l’un des plus sûrs espoirs de médaille aux prochains Jeux olympiques. Dans Journal d’un athlète, il raconte en images son parcours de qualification.
À 32 ans, l’escrimeur Enzo Lefort affiche déjà un palmarès impressionnant dans sa discipline, le fleuret. Médaillé d’or par équipes aux Jeux olympiques en 2021, et médaillé d’argent dans la même catégorie en 2016, le champion d’origine guadeloupéenne a décroché nombre de médailles dans les trois métaux au cours des championnats d’Europe et du monde, en individuel et par équipes. Il n’est qu’à consulter sa notice Wikipédia pour voir l’étendue de son parcours, distingué notamment par la médaille de chevalier de la Légion d’honneur en 2021. Mais sa vivacité et sa combativité, grâce auxquelles il a accédé au haut niveau dans sa discipline, lui ont également permis d’aiguiser son regard et d’affiner sa plume. Ce dont on prend conscience en découvrant ses images et ses écrits, rassemblés dans Journal d’un athlète, qui sort le 5 juin.
Dans la tête d’un champion
Le sportif nous fait entrer dans les coulisses du parcours de qualification qui a précédé l’échéance des prochains Jeux olympiques. « C’est un vrai marathon. Il faut faire en sorte que le corps et le mental soient prêts, s’affûter comme une lame, explique l’escrimeur. Avec l’expérience, je sais que chaque compétition est différente, et la préparation l’est aussi. Je m’adapte, je me remets en question à chaque fois. C’est le secret. » Mexique, Italie, Bulgarie, Japon, Égypte… Enzo nous embarque avec lui et partage ses espoirs et ses doutes, ses déceptions et ses moments de joie. Ses clichés sans recherche d’artifice nous font pénétrer au cœur de ce qui fait le quotidien d’un sportif de haut niveau. Vestiaires, entraînements, temps morts, balades en ville entre deux compétitions, repas, bagages, médailles… « En escrime, on essaie toujours de trouver le bon moment pour placer son attaque. C’est la même chose en photographie, il faut attendre le bon moment pour saisir l’instant », analyse Enzo Lefort. Il est particulièrement émouvant de parcourir les textes de son journal de bord en regard des images des compétitions et des temps plus faibles qui les encadrent. Le fleurettiste s’y livre avec franchise et sans aucun détour : ses mots font mouche et nous touchent.
La Samaritaine toujours en pointe
La Samaritaine expose, à l’occasion de la publication de Journal d’un athlète, d’autres images d’Enzo Lefort, qui explique sa démarche : « J’ai sélectionné des photos liées au sport, mais sous un angle différent. On ne voit aucun visage. Ce sont des natures mortes, des fragments de corps, des étirements, des mains avec leurs rugosités, des lieux comme des tribunes ou des tatamis… C’est tout l’écosystème du sport, hors performance et compétition, que l’on voit dans cette exposition. Le message final est suggéré, flou, poétique. Ça laisse place à l’imaginaire ! »
L’exposition à retrouver jusqu’au 8 septembre 2024 à la Samaritaine, 9 rue de la Monnaie, Paris 1er. Enzo Lefort sera également exposé à la Fnac des Ternes du 12 juin au 29 août. Il sera présent pour signer son livre à la Fnac le 12 juin de 18h à 20h et à la Samaritaine le 15 juin.