
Imaginez une plage californienne baignant sous le soleil et ajoutez-y des centaines de corgis en effervescence, vêtus de costumes improbables, courant dans tous les sens sous les hourras de leurs propriétaires super fier·es. C’est le spectacle surréaliste que la photographe Francesca Forquet a immortalisé dans sa série Corgi Race. Adorable, décalé et un poil absurde : bienvenue dans le monde merveilleux des courses de corgis !
Tout commence par une invitation d’un couple d’ami·es de la photographe, qui l’entraîne sur une plage de Los Angeles pour assister à un événement un peu particulier. « Iels avaient entendu parler d’un rassemblement de corgis, le célèbre chien de la reine Elizabeth. Je m’y suis bien sûr précipitée ! », raconte Francesca Forquet, artiste italienne installée à Santa Monica, en Californie. Et elle n’a pas été déçue du voyage. Une véritable marée de corgis, costumés en marins, papillons ou super-héros, déferlait sur la plage. « C’était une vision paradisiaque pour quelqu’un comme moi qui aime l’absurde. J’ai immédiatement commencé à prendre des portraits des chiens et de leurs propriétaires », se remémore-t-elle. Corgi Race capture ces instants de liesse, entre un amour inconditionnel des chiens et une compétition conviviale. Car, en effet, il ne s’agit pas d’un simple rassemblement : les corgis s’affrontent dans de véritables courses où l’adrénaline est à son comble. « Ce qui m’a le plus frappé, c’est l’engagement des participant·es. Certain·es viennent de très loin et préparent leur chien pendant des mois », explique la photographe. Et parmi les épreuves loufoques, les corgis peuvent également participer à une compétition pour le « derrière le mieux entretenu ».
Quand le surréalisme a des pattes courtes
Francesca Forquet est une exploratrice du comique dans le quotidien : « J’aime me considérer comme une “photographe comique”, toujours à la recherche d’un détail ironique ou d’une absurdité cachée. » Ce regard particulier se retrouve dans Corgi Race : des compositions déjantées, des couleurs saturées, et une dynamique qui nous plonge en pleine action, presque au ras du sol, à la hauteur de ces sprinteurs à pattes courtes. Son secret ? L’utilisation du flash, un outil idéal pour donner de la vitalité aux images et accentuer l’étrangeté des scènes. « Le flash m’apporte énergie et profondeur, mais aussi une esthétique désarmante, parfois dure, que j’adore. Je veux que l’énergie de la situation transparaisse, qu’on ait l’impression d’y être », précise-t-elle. Et la mission est accomplie : l’exaltation des courses, la ferveur des spectateur·ices et le surréalisme des chiens concentrés comme des athlètes olympiques avant le coup de feu du départ se font ressentir rapidement lorsque nous découvrons les clichés. Derrière la folie des costumes et des concours insolites, cette série raconte également quelque chose de plus profond sur notre rapport aux animaux et notre besoin de manifestations joyeuses et décalées où la solidarité est de mise. « Je pense que mon travail oscille toujours entre humour, critique et documentaire », confie la photographe. Événement absurde, célébration de la fantaisie, mais aussi plongée dans un phénomène bien réel… Une chose est sûre, avec Corgi Race, Francesca Forquet nous rappelle que la photographie peut être un pur moment de plaisir et d’évasion. Et honnêtement, qui pourrait résister à une armée de corgis costumés courant à toute vitesse sur une plage ?