« J’aime voir le monde d’un point de vue photographique. En ce sens, je m’identifie beaucoup au photographe Garry Winogrand qui proclame : “Je photographie pour savoir à quoi ressemblerait telle chose photographiée” », confie Francisco Gonzalez Camacho. Pourtant, les images de cet artiste à l’esthétique épurée, au grain satiné et aux flashs de lumière évoquant des apparitions mystiques empruntent davantage au réalisme magique et au fantastique qu’au naturalisme. D’abord attiré par la street photography et le genre documentaire, puis par les beaux-arts, il veille cependant à toujours aborder l’acte photographique « sous l’angle de l’intuition et du jeu, comme un moyen de toucher l’intangible ». D’origine espagnole, Francisco Gonzalez Camacho termine actuellement une maîtrise en photographie à l’université d’Aalto, en Finlande. Confronté à la transition d’une culture à une autre fut, pour lui, une épreuve éprouvante en situation de pandémie, et se reconnecter à la nature, en ce sens, a contribué à le préserver. Elsewhere, développé au cours des deux dernières années, mêle paysages réels et imaginaires, et révèle le divin derrière la simplicité solitaire de la contemplation de la nature. Cette dernière devient une manière de guérir la douleur de la distance, de s’adapter à un nouveau quotidien, de trouver refuge dans un espace transcendantal, précieux comme une maison et de soulager le sentiment de ne pas appartenir. Fasciné par Bill Brandt, Alfred Stieglitz et Josef Sudek, profondément inspiré par le calme absolu des images de Masao Yamamoto ou Albarran Cabrera, l’artiste mêle narration poétique, références au pictorialisme ainsi que toute une variété de matériaux et de techniques, comme la photogravure ou l’infrarouge. À la manière des peintures romantiques, son travail s’offre ainsi aux regards comme une figuration du paysage intérieur de l’admirateurice.
Francisco Gonzalez Camacho : splendeur d’appartenir

© Francisco Gonzalez Camacho
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