C’est de son oncle photographe, lors des repas de Noël, que Guillaume Blondiau tire ses premiers souvenirs en photographie. À l’époque, son regard d’enfant se dépose sur sa collection délirante d’appareils photo. Plus tard, ébahi devant les images de Cindy Sherman. Diplômé de photographie à Bruxelles, il déménage ensuite à Londres pour entamer sa carrière en tant qu’assistant photographe. S’enchaînent les collaborations, les shootings à gros budgets, les campagnes photo, et puis vient le besoin de se tourner davantage vers la nature morte : une pratique personnelle plus intimiste, en phase avec son caractère. Puisant son inspiration là où son esprit se pose, que ce soit à la lecture d’une recette de cuisine, ou bien à l’écoute d’une blague, le photographe belge développe un univers où l’objet est le protagoniste de toutes les histoires. « La photographie, que ce soit de mode, de portrait ou même de paysage, est un combat constant contre le temps. La lumière change, le sujet n’est disponible que pour quelques heures… Cependant, avec des sujets statiques, le problème du temps se pose beaucoup moins. Cela laisse plus de place à l’expérimentation et à la réflexion. Les contraintes sont aussi réduites, ce qui permet de créer des espaces de toutes sortes. On peut ainsi construire des images seul en ayant un contrôle maximal », avoue-t-il. Et c’est en expérimentant au hasard, en apprivoisant les textures, et en laissant faire éclore des contradictions dans les compositions que les images de Guillaume Blondiau émergent. Bonbons Haribo détourés, pêches en sueurs et tomates écartelées… Humour et érotisme se baladent entre les clichés, faisant un temps prendre vie l’ensemble des objets dans une joyeuse absurdité. Un monde dans lequel son auteur s’imaginerait lui-même plonger… « Si je devais être un objet ? C’est une idée assez cauchemardesque, je dois dire… Mais j’ai une affection particulière pour les trompettes et les instruments à vent. »
Guillaume Blondiau : absurdes objets

© Guillaume Blondiau
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