Le 6 septembre est sorti le quatrième numéro de la revue photo collaborative Tropical Stoemp, créée par les éditions Le Mulet. Un opus coloré regroupant les travaux de trente photographes et s’inspirant du morceau de la chanteuse belge Sandra Kim : « J’aime la vie ».
« Pas de texte. Uniquement des images. Pas de portfolios personnels, mais une longue histoire racontée à plusieurs voix », c’est ainsi que Simon Vansteenwinckel et Mathieu Van Assche, cocréateurs des Éditions Le Mulet, définissent Tropical Stoemp, leur revue désormais emblématique. Au menu ? 96 pages de photographies et un récit inspiré par une chanson. Et si au départ, les directeurs artistiques étaient « plutôt attirés par la photo en noir et blanc et une esthétique un peu rugueuse », au fil des années, les numéros se sont ouverts à d’autres univers, plus surprenants, plus lumineux.
Pour cette rentrée 2024, c’est Sandra Kim, chanteuse ayant représenté la Belgique – à seulement 13 ans – à l’Eurovision de 1986, qui s’impose comme la source d’inspiration du nouvel opus. Sa chanson « J’aime la vie » avait d’ailleurs valu au pays sa première et dernière victoire au sein de cette compétition. « On a choisi ce morceau pour son côté positif et joyeux. On aimait bien, aussi, le clin d’œil à une certaine Belgique populaire et un peu rétro, pour laquelle on a beaucoup d’affection, précisent les éditeurs. Nous l’avons donc contactée dans un premier temps pour savoir si nous pouvions utiliser le titre comme thématique, et, au final, elle nous a ouvert ses archives et envoyé plusieurs images d’époque commentées par ses soins sur des post-its ! », poursuivent-ils. Une offre inattendue finalement présente sous la forme d’un cahier central, au cœur du numéro.
Léger, positif, drôle et coloré
Trente photographes sélectionné·es – au moyen d’un appel à projets – partagent ainsi, sur les pages de Tropical Stoemp, leur amour de l’existence. L’ivresse des soirées entre ami·es y croise de douces embrassades, des natures mortes insolites succèdent à des scènes de rues amusantes… Dans la nuit noire, illuminées par un flash puissant, sous les ampoules des bars ou dans la quiétude d’un soleil estival, les scènes, les rencontres, les rires se rencontrent pour former un ensemble à la bonne humeur contagieuse. « À l’heure où ces sujets sont peut-être devenus kitsch et ringards pour certain·es, comme un aveu de faiblesse, nous avons décidé de les chérir », affirment Simon Vansteenwinckel et Mathieu Van Assche. Jouant avec une certaine atemporalité, ils confrontent leurs propres regards, ainsi que ceux de Gil Barez, Romain Bagnard, Jean-Baptiste Bonhomme, Lily Lévy-la-Jeunesse ou encore Raphaël Carette aux souvenirs ancrés dans les archives de Sandra Kim, comme pour présenter une joie de vivre à l’épreuve du temps et des aléas d’un contexte sociopolitique inquiétant. « On voulait du léger, du positif, du drôle et du coloré – tout en n’oubliant pas, bien sûr, notre second degré belge et, parfois, une certaine ironie », résument-ils.
Le lancement de la revue aura lieu le 19 septembre au bar Le Petit Lion à Bruxelles.
96 pages
18 €