
« Il y a un sentimentalisme dans la photographie », souligne Katya Kalyska, au détour du récit de sa première rencontre avec le médium. Enfant, elle se souvient observer son père – un passionné – immortaliser tout ce qui l’entourait. Le procédé technique, qu’elle ne parvenait pas à comprendre, exerçait en elle une fascination qui ne l’a jamais quittée. Dans ce sillage, l’artiste autodidacte porte désormais une attention particulière aux éléments qui ornementent la banalité des jours. « Je m’efforce de souligner l’importance du quotidien en capturant la beauté et l’émerveillement qui existent dans l’ordinaire. La vie, parfois si complexe, difficile et injuste, a du charme et beaucoup de mystère. C’est dans les petits moments, les interactions fugaces et les détails que son essence se révèle », déclare-t-elle. Des mains enlacées qui suggèrent un baiser, un regard rivé sur le lointain, une vague caressant le rivage ou le souffle du vent dans une chevelure… Ses compositions font la part belle à la texture, aux contours flous et aux jeux d’ombres et de lumière afin d’éveiller les sens et susciter l’émotion. Avec pudeur et poésie, la photographe biélorusse invite ainsi celui ou celle qui contemple « à laisser son esprit dériver ».













