« En grandissant, j’aimais beaucoup me perdre dans la nature canadienne. Savoir ces territoires incroyables si près de moi était réconfortant. Depuis, j’ai vécu à Londres, Los Angeles, Tokyo et Shanghai, et je me surprends souvent à tenter de retrouver ces paysages naturels », raconte Kin Coedel. Fasciné par le monde sauvage, le photographe lui rend hommage dans ses images – jusqu’au moindre détail : d’une feuille posée avec délicatesse sur un visage, aux dégradés surnaturels d’une zone rocheuse. On devine une certaine mélancolie, dans les images de l’artiste, un besoin de rendre hommage au passé. « Les tons pastel et les clichés peu contrastés sont des manières de représenter la mémoire : un espace discret, et flou que j’essaie de convoquer à l’aide de la lumière », confie-t-il. Délicats, ses portraits révèlent une quête d’honnêteté. Une connexion profonde entre les êtres qui conduit à un laisser-aller libérateur. Dans ce monde pâle et sans repère, les corps de ses modèles se libèrent, et se fondent dans la nature.
© Kin Coedel