Né aux États-Unis, mais ayant déménagé très jeune dans le pays de sa mère, à Okinawa au Japon, Earl Standerford est aujourd’hui installé à Tokyo où il travaille comme photographe et réalisateur. « Le fait d’avoir une origine biculturelle me laisse dans une boucle sans fin où j’essaie de comprendre où je me situe », confie l’artiste. Une oscillation de son identité qui se reflète également dans l’ensemble de son travail. En effet, pour construire son œuvre, Earl Standerford multiplie les influences et part à la recherche d’éléments nouveaux. Il déambule dans les rues de la capitale nippone, décortique les scènes de ses films préférés, faisant attention à la cohérence du scénario, scrutant chaque mouvement de caméra ou jeu de lumière. « Mon père était musicien et j’ai grandi en jouant de la batterie dès mon plus jeune âge. La musique m’a toujours accompagné. En termes d’inspiration ça peut être n’importe quoi, et ce qui compte c’est ce que je ressens à ce moment-là. J’ai écouté beaucoup de Bjork, c’est certain. » À l’instar de l’artiste protéiforme islandaise, Earl Standerford souhaite créer sa propre pop expérimentale, mélangeant le portrait aux vanités, l’imagerie de mode aux paysages abandonnés… Dans l’ensemble, des textures satisfaisantes et de la joie éclosent, nous laissant le temps d’apprécier ce qui s’anime sous nos yeux. « Les images vieillissent comme le bon vin », affirme-t-il… Et on veut bien le croire.
© Earl Standerford