Né à Nagoya, au Japon, en 1980, Kensuke Koike débute la photographie par hasard lorsqu’il étudiait la peinture à l’Académie des beaux-arts de Venise. Las du manque d’espace pour réaliser ses toiles, l’artiste commence à faire des vidéos et les expose dans une galerie. Le conservateur lui demande alors de se concentrer sur des travaux plus matériels. Il se procure ainsi son premier boîtier. Très rapidement, il utilise ses propres clichés pour en faire des collages graphiques. « Les photographies capturent la réalité du monde comme un miroir de notre vie. Les transformer en quelque chose de surréaliste est une façon parfaite d’interpréter ce que j’ai toujours ressenti : les phénomènes anormaux et étranges qui se cachent autour de nous », explique-t-il. En 2010, il achète dans un magasin de Milan trois photos vintage. Ces portraits datés des années 1940 trônent de longs mois sur le bureau de Kensuke Koike. Puis, au fil des expérimentations visuelles, il se lance un nouveau défi : utiliser ces vieilles images dans son procédé artistique. « Je n’avais qu’une seule chance, je n’avais pas le droit à l’erreur lorsque j’ai commencé à découper et à composer », précise l’auteur. Depuis, le poète visuel ne cesse de parcourir les marchés aux puces pour se procurer des instantanés d’un temps révolu. « En me rendant chaque mois au même marché, j’ai remarqué qu’il y avait toujours les mêmes images, personne n’en voulait, car il s’agissait de simples portraits et la plupart étaient abimés », ajoute-t-il. Sous le prisme de l’artiste, les visages se démultiplient, se décomposent ou se pixelisent et les paysages laissent apparaitre des formes géométriques hypnotisantes. En manipulant des visuels du passé, Kensuke Koike rend hommage à des personnes inconnues tout en interrogeant l’étrangeté qui émane de notre quotidien.
Le passé recomposé de Kensuke Koike

© Kensuke Koike
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