Né à Nagoya, au Japon, en 1980, Kensuke Koike débute la photographie par hasard lorsqu’il étudiait la peinture à l’Académie des beaux-arts de Venise. Las du manque d’espace pour réaliser ses toiles, l’artiste commence à faire des vidéos et les expose dans une galerie. Le conservateur lui demande alors de se concentrer sur des travaux plus matériels. Il se procure ainsi son premier boîtier. Très rapidement, il utilise ses propres clichés pour en faire des collages graphiques. « Les photographies capturent la réalité du monde comme un miroir de notre vie. Les transformer en quelque chose de surréaliste est une façon parfaite d’interpréter ce que j’ai toujours ressenti : les phénomènes anormaux et étranges qui se cachent autour de nous », explique-t-il. En 2010, il achète dans un magasin de Milan trois photos vintage. Ces portraits datés des années 1940 trônent de longs mois sur le bureau de Kensuke Koike. Puis, au fil des expérimentations visuelles, il se lance un nouveau défi : utiliser ces vieilles images dans son procédé artistique. « Je n’avais qu’une seule chance, je n’avais pas le droit à l’erreur lorsque j’ai commencé à découper et à composer », précise l’auteur. Depuis, le poète visuel ne cesse de parcourir les marchés aux puces pour se procurer des instantanés d’un temps révolu. « En me rendant chaque mois au même marché, j’ai remarqué qu’il y avait toujours les mêmes images, personne n’en voulait, car il s’agissait de simples portraits et la plupart étaient abimés », ajoute-t-il. Sous le prisme de l’artiste, les visages se démultiplient, se décomposent ou se pixelisent et les paysages laissent apparaitre des formes géométriques hypnotisantes. En manipulant des visuels du passé, Kensuke Koike rend hommage à des personnes inconnues tout en interrogeant l’étrangeté qui émane de notre quotidien.
Le passé recomposé de Kensuke Koike

© Kensuke Koike
Explorez
Untitled, 2008 © Anna Di Prospero
La grande halle de la Villette accueille, du 9 au 12 octobre 2025, la nouvelle édition du Salon de la Photo. Rendez-vous en ce début...
Speak the Wind, 2015-2020 © Hoda Afshar, Courtesy de l'artiste et de la Galerie Milani, Brisbane, Australie.
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye vous parlent de certaines des expositions du moment et de sujets qui...
La première photographie qui t’a marquée et pourquoi ? © Jenny Bewer
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les artistes des pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les...
Daniel Duque, Pacifico, film, 2025, production Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains © Daniel Duque
Au cœur du Fresnoy, l’exposition annuelle Panorama est devenue un rendez-vous incontournable. Pour sa 27e édition, l’événement orchestre...
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Oxalis (détail), 2024 © Pooya Abassian
Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain ont annoncé hier, à la Guerlain Academy, le nom du troisième lauréat de leur prix Art &...
Residency InCadaqués 2025 © Antoine De Winter
La rentrée scolaire est souvent synonyme de foisonnement d'expositions. Pour occuper les journées d'automne et faire face à la dépression...
Untitled, 2008 © Anna Di Prospero
La grande halle de la Villette accueille, du 9 au 12 octobre 2025, la nouvelle édition du Salon de la Photo. Rendez-vous en ce début...
© Chloé Nicosia, One Hundred Trillion Dollars / Courtesy of the artist and Rencontres photographiques du 10e
Pour cette édition 2025 des Rencontres photographiques du 10e, qui défie une nouvelle fois les attentes, les photographes mis·es en avant...