Le rôle d’une vie : la Collection Lambert célèbre la galerie gb agency

24 juillet 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Le rôle d’une vie : la Collection Lambert célèbre la galerie gb agency
© Elina Brotherus
© Elina Brotherus
© Elina Brotherus
© Elina Brotherus

Après la fermeture de la galerie gb agency en 2023, la Collection Lambert à Avignon entend rendre hommage à cette institution novatrice avec l’exposition Le rôle d’une vie, ouverte jusqu’au 29 septembre.

En décembre 2023, la galerie gb agency annonçait sa fermeture définitive. Aujourd’hui, la Collection Lambert présente Le rôle d’une vie, dans le cadre du Grand Arles Express, une exposition qui revient sur une belle page de l’histoire de l’art et des galeries au cours des trente dernières années.

Créée dans les années 1990, gb agency s’est construite dans un contexte où l’Europe se confrontait à des récits, des aspirations et des idéologies différentes. Ses expositions « expérimentent des équivalences de valeurs » à un moment où le néo-libéralisme ne cesse de mourir et de se renouveler sous de nouvelles formes. Elle s’est imposée comme un lieu exceptionnel de recherches cultivant une lecture distanciée du réel et relisant l’histoire de l’art d’une façon non-linéaire. Les productions et les partis pris des galeristes racontent un monde dans lequel des problématiques globales côtoient des questionnements plus immédiats. L’intime devient politique et le collectif et l’individu se répondent sans cesse. Son ambition ? Raconter des parcours non-conventionnels, loin de mouvements balisés et validés. Les œuvres de Robert Breer, représenté par la galerie, incarnent bien cet état d’esprit : « La vie traverse l’espace d’exposition, qui devient le terrain où se jouent de façon organique et libre, les mouvements du corps et les relations humaines. »

Elina Brotherus, une figure iconique des années 1990-2000

L’exposition Le rôle d’une vie laisse une grande place à la photographe Elina Brotherus, une figure iconique des années 1990-2000. Ses clichés s’affirment comme une exploration constante de la lumière, de l’espace et du temps. La photographe est diplômée à la fois en art et en chimie analytique, et développe ainsi un univers photographique empreint d’inspirations et de savoirs scientifiques. Sa pratique est minutieuse, rigoureuse et méthodique. Pourtant, cette apparente froideur, laisse une large place à l’intimité et au récit personnel autour de la nature. Au cœur de l’exposition à la Collection Lambert, est présentée sa série Large de vue, Hommage à Erik Satie. Une longue frise de clichés. Sur chacune des vitres des cadres, un mot est gravé. La photographe s’inspire ici d’Aperçus désagréables, une pièce pour piano à quatre mains créées en 1912 par Erik Satie. La photographe finlandaise avait fait l’objet d’une rétrospective à la galerie en 2010, exposant une large sélection de photographies issue de différentes séries dans une scénographie inspirée des salons français du 19e siècle.

© Elina Brotherus
À lire aussi
Elina Brotherus : une photographie performative
© Elina Brotherus
Elina Brotherus : une photographie performative
Elina Brotherus inaugure sa quatrième exposition personnelle dans la galerie Camara Oscura à Madrid. Jusqu’au 23 décembre, l’exposition…
03 octobre 2023   •  
Écrit par Costanza Spina
Elina Brotherus nous dicte les règles
Elina Brotherus nous dicte les règles
À l’occasion de la 8ème édition de la Carte blanche PMU et de la 3e au Centre Pompidou, Elina Brotherus nous propose une série…
05 octobre 2017   •  
Écrit par Anaïs Viand
Les images de la semaine du 01.07.24 au 07.07.24 : cap sur Arles !
© Joachim Haslinger, Tribute to Egon Schiele, 2022 courtesy www.atelierjungwirth.com
Les images de la semaine du 01.07.24 au 07.07.24 : cap sur Arles !
C’est l’heure du récap‘ ! Cette semaine, Fisheye se plonge dans la 55e édition des Rencontres d’Arles et revient sur quelques-unes de ses…
07 juillet 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Explorez
Kiana Hayeri et Mélissa Cornet remportent la 14e édition du Prix Carmignac
Kaboul, Kaboul, Afghanistan, 29 février 2024. Des journalistes féminines travaillent dans le bureau d'un média axé sur les femmes. Depuis l'arrivée au pouvoir des talibans en août 2021, le paysage médiatique afghan a été décimé. Selon Reporters sans frontières, dans les trois mois qui ont suivi la prise de pouvoir des talibans, 43 % des médias afghans ont disparu. Depuis, plus des deux tiers des 12 000 journalistes présents dans le pays en 2021 ont quitté la profession. Pour les femmes journalistes, la situation est bien pire : obligées de se couvrir le visage, de voyager avec un chaperon, interdites d'interviewer des officiels, soumises au harcèlement et aux menaces, plus de 80 % d'entre elles ont cessé de travailler entre août 2021 et août 2023, selon Amnesty International. Sans reporters féminines, il devient de plus en plus difficile de rendre compte de la situation des femmes afghanes dans une société où les hommes sont rarement autorisés à les interviewer. Les sujets concernant les droits des femmes sont particulièrement sensibles, et la pression exercée sur les médias et les journalistes a fait de l'autocensure la nouvelle norme pour les reportages. © Kiana Hayeri pour Fondation Carmignac
Kiana Hayeri et Mélissa Cornet remportent la 14e édition du Prix Carmignac
Le jury du Prix Carmignac a récompensé Kiana Hayeri et Mélissa Cornet pour Afghanistan: No Woman’s Land. Cette édition 2024 est consacrée...
05 septembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Et Wataru Igarashi entra dans la transe
© Wataru Igarashi
Et Wataru Igarashi entra dans la transe
Série au long cours, Spiral Code a pris, l'année dernière, la forme d’un publié chez The Photobook Review et shortlisté pour le Arles...
05 septembre 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Photographie et imaginaire, la quatrième dimension
© Elsa & Johanna
Photographie et imaginaire, la quatrième dimension
« L’imagination est plus importante que la connaissance », affirmait Albert Einstein en 1929 lors d’une interview au Philadelphia...
05 septembre 2024   •  
Écrit par Anaïs Viand
L'Italie dans l'œil des photographes de Fisheye
© Alessandro De Marinis
L’Italie dans l’œil des photographes de Fisheye
Les auteurices publié·es sur Fisheye célèbrent l’Italie, de ses paysages naturels sauvages et volcaniques à ses villes antiques.
04 septembre 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
J’aime la vie : l’ode à la légèreté de Tropical Stoemp
© Patrick Lambin
J’aime la vie : l’ode à la légèreté de Tropical Stoemp
Le 6 septembre est sorti le nouveau numéro de la revue photo collaborative Tropical Stoemp, créée par les éditions Le Mulet. Un opus...
07 septembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les souvenirs occasionnels de Tatjana Danneberg 
© Tatjana Danneberg
Les souvenirs occasionnels de Tatjana Danneberg 
Pour la première fois en France, la Maison européenne de la photographie accueille Something Happened, une exposition de l'artiste...
06 septembre 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Nika Sandler : amitié et boules de poils
© Nika Sandler. My Nonhuman Friends.
Nika Sandler : amitié et boules de poils
Dans son livre auto-édité My Nonhuman Friends, Nika Sandler et ses chats se partagent la narration d’une histoire d’amitié. Leur dialogue...
06 septembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Tanguy Troude : transformer nos fragilités en force
© Tanguy Troude
Tanguy Troude : transformer nos fragilités en force
Installé à Paris, Tanguy Troude fait de Consolations une série personnelle illustrant notre besoin, humain et inconscient, de réconfort....
06 septembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas