Du 6 avril au 11 mai prochain à Corbeil-Essonnes, l’Œil urbain revient pour une 12e édition. Fidèle à sa ligne éditoriale accordant une place forte à la photographique documentaire, ce rendez-vous francilien désormais incontournable interroge cette année le sport dans toutes ses dimensions.
Intitulée « La Flamme », la nouvelle édition à venir du festival l’Œil urbain convoque « le sport comme arme politique, écologique, de résistance, de résilience, d’engagement et de combat » – peut-on lire dans la présentation de l’évènement – en écho avec l’actualité française. Et qui de mieux que la légende Raymond Depardon pour constituer l’invité d’honneur de cette édition focalisée sur le sport, puisque le photographe reporter est à l’origine de nombreuses images gravées dans l’histoire de la discipline ? Entre autres, les visiteurices pourront parcourir des trésors d’archives du photographe, comme celle de l’athlète américain Bob Beamon, médaillé d’or du saut en longueur protestant contre la discrimination raciale aux États-Unis en serrant le poing à Mexico, en 1968 – reprise pour l’affiche du festival.
Suivant le rituel, chaque année, un·e artiste résident·e est convié·e à livrer sa vision de la commune accueillant le festival, puis le restitue à l’occasion d’une exposition dédiée. Cette fois, c’est le photographe Cyril Zannettacci, de l’Agence VU’, qui œuvrera à cette occasion. À travers de nombreux portraits des clubs associatifs de la ville, l’artiste mélange diverses personnalités du monde sportif avec le territoire urbain de Corbeil-Essonnes.
Documenter les mille facettes du sport
Grande particularité, l’Œil urbain accorde au genre documentaire toute la place qu’il mérite. Ce faisant, le festival s’inscrit dans une large interrogation sur le monde dans lequel nous vivons, en abordant notamment les thématiques de la migration, de la santé ou de l’écologie, dans une perspective sociale, mais aussi intime. Aux côtés des archives des Jeux Olympiques de Raymond Depardon, l’on pourra découvrir les œuvres de Bernard Testemale, qui immortalise la communauté hawaiienne du surf dans toute sa variété. Les visiteurices auront donc l’occasion d’en apprendre davantage sur cette pratique à l’histoire mouvementée – et dont la présence est aujourd’hui toujours controversée aux Jeux Olympiques.
Avec son projet Ludivine : figures imposées, figures libres, Nathalie Champagne, quant à elle, questionne le milieu sportif comme lieu où peuvent s’exercer des violences sexistes et sexuelles, mais rend également compte de la possibilité de résilience que celui-ci peut offrir. Elle s’intéresse plus particulièrement à la manière dont une athlète de roller artistique, Ludivine, vit sa dernière saison sportive. De nombreux·ses autres talents photographiques seront mis·es en avant par le festival, comme Laurence Kourcia, captivée par la jeunesse et le breakdance, ou Charles Tiefaine, qui raconte le bodybuilding après la fin de la guerre en territoire irakien. Une manifestation placée sous le signe de la flamme olympique, qui promet donc d’être passionnante, et qui n’est à rater sous aucun prétexte !