Découverte récente, coup de foudre artistique, ou même artiste phare… Dans chaque numéro, différents membres de l’équipe Fisheye prennent la parole et partagent leur obsession photographique du moment. Lumière aujourd’hui sur Bastiaan Woudt, choisi par Sylvie Rubio, responsable social media.
En découvrant les photos de Bastiaan Woudt, je suis tout de suite fascinée par la puissance de son monochrome. De ces teintes noires, profondes et charbonneuses naissent des lignes franches ou floues qui dessinent des femmes et des hommes. Ces compositions minimalistes font disparaître le monde qui nous entoure pour ne garder que l’émotion d’un geste ou d’un regard. Le subtil jeu d’ombres et de lumière donne à chacun de ses sujets une présence impressionnante. Dans ses portraits, certains visages sont photographiés flous, d’autres émergent à peine de l’obscurité. Parfois le regard est frontal, parfois il est fuyant. C’est l’intuition et l’émotion qui guident l’œil du photographe des dunes du Sahara aux plus grandes villes. Bastiaan Woudt nous fait découvrir une galerie de portraits cosmopolites et contrastés qui ont pourtant quelque chose d’universel. Chaque photographie me plonge dans l’intériorité d’un inconnu, je bascule dans un monde intime et secret. J’ai l’impression de deviner un peu de leurs vies et leurs histoires. Parmi tous les portraits que je vois défiler, celui-ci m’interpelle. La tête immergée dans l’eau, Ambre, son modèle, est comme à la frontière entre deux mondes. Les lignes se transforment à la pointe de ses cheveux pour laisser deviner un ailleurs flou et énigmatique. Le monde en surface se tait pour laisser place à un plongeon introspectif. J’aime l’idée que la photographie me transporte dans ces instants fugaces où l’on est en soi.
Cet article est à retrouver dans Fisheye #50, disponible ici.
© Bastian Woudt