Aurélie Monnier et Arthur Chauwin ne cessent d’arpenter le monde, en quête de sens et de sensible. Aujourd’hui, le 8e art leur est indispensable. Voici nos coups de cœur #259.
Aurélie Monnier
« Dans les choses simples du quotidien, j’essaie de chercher la poésie, de traquer les signes invisibles, de ressentir l’esprit d’un lieu ou des choses environnantes… J’attends et j’atteins une sorte d’alignement fugace et fragile, que je ressens comme une invitation, presque un privilège. Une sensation de perméabilité et de porosité qui m’inscrit dans le lieu et l’instant. Je vois la photographie comme une zone de transfert entre l’intérieur et l’extérieur, annonce Aurélie Monnier, 33 ans. J’ai commencé à photographier durant mon enfance, en suivant les pas de ma mère, photographe de métier. J’ai découvert le medium avec et au travers de ses images et j’ai été vite fascinée par le procédé argentique ». Installée dans un petit village de l’Ain, au milieu des collines et des forêts, cette artiste autodidacte associe la marche au 8e art. « Je passe beaucoup d’heures de ma vie à arpenter et découvrir de nouveaux endroits. C’est dans la nature que je me sens le plus sereine et à ma place. Tous ses signes parfois imperceptibles ont une valeur très précieuse », confie-t-elle. Si l’environnement occupe une place très importante dans son travail, elle explore les relations que l’homme noue avec lui. Sa série Miscellanées rassemble des images réalisées ces dix dernières années, et constituent des talismans contemplatifs. Un travail à (re)découvrir au Bal, à Lyon jusqu’au 23 novembre.
© Aurélie Monnier
Arthur Chauwin
Arthur Chauwin alias Arfer a 18 ans et étudie à Paris, à l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI). « Je suis avant tout sensible au piano et à la musique en général. Je ne me considère pas photographe. La photographie argentique s’est faufilée progressivement dans mon existence pour figer des instants que je percevais comme sensibles et d’une subtilité trop rare. Je pense avoir commencé la photographie par amour pour l’éphémère. J’aime capter la sincérité des choses », confie le jeune artiste qui conçoit le 8e art comme comme une « sorte de continuité de l’observation ». Ce dernier a recourt au noir et blanc qui, selon lui, retranscrit davantage l’essence des personnes et des choses. « Je déteste le coloriage depuis l’enfance. Le noir et blanc m’évoque un saisi sur le vif, sans édulcorants visuels. Il apporte une élégance naturelle au sujet, lui témoigne un respect, un honneur retrouvé, ou une humilité fine. Le noir et blanc a cette faculté de couvrir un spectre d’expression extrêmement large. L’essentiel en un unique dégradé. Une éloquence sans mots. Je pense que le noir et blanc est un médium en lui-même qu’il tient d’apprivoiser. Il intègre une certaine poésie difficile à retranscrire exhaustivement avec des mots ». Souvenirs, moments de tendresse, ou petits plaisirs quotidiens, les images d’Arthur Chauwin éveillent toujours un sentiment, une émotion.
© Arthur Chauwin
Image d’ouverture © Arthur Chauwin