Les coups de cœur #270

06 janvier 2020   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #270

Paolo Battistel et Anaïs S., nos coups de cœur #270, aiment tous deux expérimenter avec le médium photographique. Des univers complémentaires, entre poésie et abstraction.

Paolo Battistel

Photographe de 26 ans, né à Paris, Paolo Battistel a étudié le 8e art aux Gobelins. « Avant de me tourner vers ce médium, je m’intéressais à la musique, au cinéma, à la peinture… J’ai dessiné beaucoup de graffitis dans les rues de Paris », ajoute-t-il. À l’université – où il a étudié l’histoire de l’art et l’archéologie – le jeune homme s’est intéressé à ce que représentait réellement une image. « J’ai vite compris que beaucoup d’historiens prenaient quelques libertés lorsqu’ils analysaient une œuvre, précise-t-il. J’étais fascinée par les multiples interprétations d’un même visuel. Cela a beaucoup influencé ma pratique de la photographie. » Privilégiant une approche réfléchie, contrôlée, l’artiste ne sort jamais avec son boîtier, dans l’espoir de capturer l’inattendu. « Je réalise un portrait comme je shoote une nature morte : je mets en valeur les formes et la lumière, tout en privilégiant une composition subtile et une certaine élégance », confie-t-il. Expérimentant avec la couleur comme le monochrome, l’auteur brouille les frontières entre réalisme et abstraction, créant ainsi un univers fascinant, aussi intemporel qu’hypnotique.

© Paolo Battistel© Paolo Battistel

© Paolo Battistel

© Paolo Battistel© Paolo Battistel

© Paolo Battistel

Anaïs S.

« Mon approche de la photographie est assez ouverte et expérimentale. Je m’amuse à varier les outils de prise de vue – numérique, argentique, photogramme, jetable, smartphone… – afin de déplacer mon regard. La façon dont le boîtier modifie nos perceptions m’intéresse beaucoup et alimente ma réflexion »,

confie Anaïs S., 19 ans. Étudiante en classes préparatoires artistiques, la jeune femme a découvert le 8e art durant son enfance, et s’y est rapidement attachée. « Vers mes quinze ans, c’était devenu une pratique quasi quotidienne. J’ai commencé par l’autoportrait, puis mon champ d’exploration s’est ouvert à d’autres situations », précise-t-elle. Inspiré par l’œuvre de la photographe américaine Sally Mann et son propre environnement, l’artiste aime redécouvrir les lieux qui l’entourent et réenchanter le quotidien. « Pour moi, capturer la rue, c’est observer pour mieux se laisser surprendre par des détails incongrus, des fragments, des reflets… J’aime beaucoup l’instantanéité, l’idée de prolonger un moment fugace », explique-t-elle. Un ensemble poétique aux accents nostalgiques.

© Anaïs S.

© Anaïs S.

© Anaïs S.© Anaïs S.

© Anaïs S.

© Anaïs S.

Image d’ouverture : © Paolo Battistel

Explorez
Paris Photo 2025 célèbre la photographie au Grand Palais
© Chloé Azzopardi / Fisheye Gallery
Paris Photo 2025 célèbre la photographie au Grand Palais
Du 13 au 16 novembre 2025, les yeux des amateurs de photographie seront tournés vers Paris Photo. La foire internationale se tiendra de...
05 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #564 : Lycien-David Cséry et Ana da Silva
© Ana da Silva
Les coups de cœur #564 : Lycien-David Cséry et Ana da Silva
Lycien-David Cséry et Ana da Silva, nos coups de cœur de la semaine, prêtent attention aux détails. Le premier observe les objets et les...
03 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 27 octobre 2025 : communautés et rétrospectives
Jennifer et Saba, de la série We're Just Trying to Learn How to Love © Hamza Ashraf
Les images de la semaine du 27 octobre 2025 : communautés et rétrospectives
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, nous vous parlons de différentes communautés, de sentiments amoureux et de rétrospectives...
02 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Du cauchemar aux monstres : des séries photo pour Halloween
© Diego Moreno, ABISMOS, from the series Malign Influences, 2020
Du cauchemar aux monstres : des séries photo pour Halloween
Des peurs les plus enfouies aux allégories d'une minorité opprimée, des croyances étranges aux expérimentations en chambre noire pour...
31 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
L’intimité au cœur de Planches Contact Festival 2025
© Carline Bourdelas / Planches Contact Festival
L’intimité au cœur de Planches Contact Festival 2025
Jusqu’au 4 janvier 2026, la 16e édition de Planches Contact Festival anime Deauville et propose une diversité de regards sur un même...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Laura Lafon Cadilhac : s'indigner sur les cendres de l'été
Red Is Over My Lover. Not Anymore Mi Amor © Laura Lafon Cadilhac
Laura Lafon Cadilhac : s’indigner sur les cendres de l’été
Publié chez Saetta Books, Red Is Over My Lover. Not Anymore Mi Amor de Laura Lafon Cadilhac révèle un été interminable. L’ouvrage se veut...
07 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Écofemmes Fest : un rendez-vous pour créer, lutter, transmettre
Trenza, le lien qui nous unit, 2025 ©Gabriela Larrea Almeida
Écofemmes Fest : un rendez-vous pour créer, lutter, transmettre
Jusqu'au 9 novembre prochain, La Caserne, dans le 10e arrondissement de Paris, accueille la première édition d’Écofemmes Fest, un...
07 novembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Simon Vansteenwinckel remporte le prix Nadar Gens d’images 2025
© Simon Vansteenwinckel
Simon Vansteenwinckel remporte le prix Nadar Gens d’images 2025
Le nom du lauréat de la 71e édition du prix Nadar Gens d’images vient d’être annoncé : il s’agit de Simon Vansteenwinckel. Le jury l’a...
06 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet