Paolo Battistel et Anaïs S., nos coups de cœur #270, aiment tous deux expérimenter avec le médium photographique. Des univers complémentaires, entre poésie et abstraction.
Paolo Battistel
Photographe de 26 ans, né à Paris, Paolo Battistel a étudié le 8e art aux Gobelins. « Avant de me tourner vers ce médium, je m’intéressais à la musique, au cinéma, à la peinture… J’ai dessiné beaucoup de graffitis dans les rues de Paris », ajoute-t-il. À l’université – où il a étudié l’histoire de l’art et l’archéologie – le jeune homme s’est intéressé à ce que représentait réellement une image. « J’ai vite compris que beaucoup d’historiens prenaient quelques libertés lorsqu’ils analysaient une œuvre, précise-t-il. J’étais fascinée par les multiples interprétations d’un même visuel. Cela a beaucoup influencé ma pratique de la photographie. » Privilégiant une approche réfléchie, contrôlée, l’artiste ne sort jamais avec son boîtier, dans l’espoir de capturer l’inattendu. « Je réalise un portrait comme je shoote une nature morte : je mets en valeur les formes et la lumière, tout en privilégiant une composition subtile et une certaine élégance », confie-t-il. Expérimentant avec la couleur comme le monochrome, l’auteur brouille les frontières entre réalisme et abstraction, créant ainsi un univers fascinant, aussi intemporel qu’hypnotique.
© Paolo Battistel
Anaïs S.
« Mon approche de la photographie est assez ouverte et expérimentale. Je m’amuse à varier les outils de prise de vue – numérique, argentique, photogramme, jetable, smartphone… – afin de déplacer mon regard. La façon dont le boîtier modifie nos perceptions m’intéresse beaucoup et alimente ma réflexion »,
confie Anaïs S., 19 ans. Étudiante en classes préparatoires artistiques, la jeune femme a découvert le 8e art durant son enfance, et s’y est rapidement attachée. « Vers mes quinze ans, c’était devenu une pratique quasi quotidienne. J’ai commencé par l’autoportrait, puis mon champ d’exploration s’est ouvert à d’autres situations », précise-t-elle. Inspiré par l’œuvre de la photographe américaine Sally Mann et son propre environnement, l’artiste aime redécouvrir les lieux qui l’entourent et réenchanter le quotidien. « Pour moi, capturer la rue, c’est observer pour mieux se laisser surprendre par des détails incongrus, des fragments, des reflets… J’aime beaucoup l’instantanéité, l’idée de prolonger un moment fugace », explique-t-elle. Un ensemble poétique aux accents nostalgiques.
© Anaïs S.
Image d’ouverture : © Paolo Battistel