Hugo Henry et Maud Levavasseur, nos coups de cœur #279 interrogent la notion de liberté. Le premier la retrouve dans le voyage, tandis que la seconde l’exprime à travers la nudité.
Hugo Henry
« La photographie est un moteur qui me fait avancer, qui me pousse à dépasser les frontières. Elle n’est pas une simple restitution de voyage, mais un questionnement sur ma relation au monde qui m’entoure. Elle interroge l’impact que peut avoir le paysage sur moi-même, et autrui »
, déclare Hugo Henry. Ce jeune auteur venu de Lorraine et installé à Paris a développé une passion pour les excursions à l’adolescence, en lisant les œuvres de Jack London, Jack Kerouac, Sylvain Tesson et Nicolas Bouvier. Diplômé d’une licence en cinéma et d’un master en photographie et art contemporain, il s’attache aujourd’hui à réaliser des « séries en mouvement », fruits de ses nombreux périples. « Naphte, Ressac, Brûlure, Hâtif, Fragments… Les titres de mes séries sont influencés par les textes, les mots, la poésie. J’invite le regardeur à contempler une narration différente – plus j’avance dans ma recherche et plus l’aspect documentaire s’estompe », raconte-t-il. L’humain reste presque invisible, dans les créations d’Hugo Henry. À sa place se dresse une nature sauvage, forte et romantique. Des terres lointaines, synonymes pour le photographe de liberté, et d’introspection.
© Hugo Henry
Maud Levavasseur
Photographe de 25 ans, Maud Levavasseur s’est formée aux Gobelins, d’où elle sort diplômée en 2018. Des années d’études qui affinent son regard et sa sensibilité, et lui permettent de capturer avec bienveillance son thème favori : l’humain. « J’ai développé une fascination pour le corps il y a plusieurs années, lorsque ma malformation du dos a été décelée. En quête d’acceptation, je me suis d’abord tournée vers l’autoportrait, et j’ai voulu offrir la possibilité à d’autres femmes de s’aimer à leur tour », raconte-t-elle. Se spécialisant dans le nu, l’artiste entend montrer les formes féminines sans les sexualiser. Avec chaque modèle, elle prend le temps d’échanger. « Leur donner la parole apporte de la consistance à mon projet, j’ai vraiment à cœur d’être dans un rapport authentique avec elles », précise-t-elle. En capturant Salomé en pleine nature, Maud Levavasseur construit une série tendre et résolument décomplexée. « Il est primordial que la nudité soit désacralisée. Mes séries expriment un besoin de diversifier le paysage en élargissant le panel de corps représenté », conclut la photographe.
© Maud Levavasseur
Image d’ouverture : © Maud Levavasseur