Les coups de cœur #344

07 juin 2021   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #344

Valentin Astier et Laura Franco, nos coups de cœur #344, révèlent les sensations qui naissent de notre quotidien. Tous deux réalisent des créations intimistes, atmosphériques, et libératrices.

Valentin Astier 

« Ma photographie est liée au voyage, quelle que soit sa forme. Le déplacement éveille ma curiosité. Mes images sont instinctives, je n’anticipe jamais, et me laisse imprégner par l’atmosphère que dégage chaque lieu. Je suis sensible à la poésie contemplative qu’exhalent mes récits »,

confie Valentin Astier, 30 ans. C’est durant ses études à l’école ArtFx que l’auteur découvre le 8e art. Alors spécialisé dans les effets spéciaux, il apprend petit à petit à apprivoiser le médium, jusqu’à ce que celui-ci prenne le dessus sur sa spécialité. « Il était devenu un exutoire pour m’exprimer », précise-t-il. Véritable révélateur d’atmosphères, l’artiste explore les notions de temps d’absence, mais aussi d’empreinte, de texture et de substance à travers une œuvre mélancolique et minimaliste. « À quel moment la photographie décrit-elle la réalité ? Est-ce que je la transpose, pour nous emmener vers une interprétation ? J’aime ce paradoxe et j’explore cette frontière floue, que la peinture visite aussi si joliment », confie-t-il. Une démarche rythmée par la capture d’espaces de transition – qu’ils soient physiques ou psychologiques. Une collection de clichés aux résonnances universelles, illustrant un monde dépeuplé, et pourtant habité par une aura des plus fascinantes. « L’empreinte que l’Homme, le temps, ou les deux, ont laissée le charge d’histoire et de mystère sur son devenir », conclut Valentin Astier.

© Valentin Astier

© Valentin Astier© Valentin Astier

© Valentin Astier

© Valentin Astier© Valentin Astier

© Valentin Astier

© Valentin Astier

Laura Franco

Étudiante en communication sociale à Bruxelles, Laura Franco, 21 ans, a commencé à s’intéresser à la photographie il y a environ cinq ans. « J’ai, pour la première fois, exploré divers procédés et appareils, ainsi que les histoires que je pouvais raconter à travers mes images. J’ai vite compris que ce médium allait beaucoup m’apporter », confie-t-elle. Adepte de l’argentique, qu’elle considère comme un outil « qui apporte une authenticité dont [elle] adore [s]e servir dans [s]es clichés », l’artiste développe un univers profondément intime, ancré dans sa propre réalité. « J’aime jouer avec les ombres, les couleurs, les corps, la rue… La spontanéité est au cœur de mes images, l’importance de l’instant qui se déroule, celui que personne ne remarque. Mes photos racontent ma vie, mes émotions. Elles sont parfois colorées, de temps en temps mélancoliques, souvent impulsives », précise-t-elle. Un savant mélange reflétant son envie constante d’expérimenter. « Inspirée par Wes Anderson, Gordon Parks ou Martin Parr, je suis tout aussi intriguée par l’ordinaire : une ombre dans la rue, un ciel bleu, une scène particulière… », ajoute-t-elle. Shootées en noir et blanc, sous les lueurs théâtrales de néons, ou à l’aide d’un flash puissant, les scènes qu’elles figent convoquent une sensation de liberté, un besoin de capturer l’intensité d’un moment avant que sa force ne s’efface.

© Laura Franco© Laura Franco
© Laura Franco© Laura Franco
© Laura Franco© Laura Franco

© Laura Franco

© Laura Franco

Image d’ouverture : © Laura Franco

Explorez
Mirko Ostuni : une adolescence dans les Pouilles
© Mirko Ostuni, Onde Sommerse.
Mirko Ostuni : une adolescence dans les Pouilles
Dans Onde Sommerse, Mirko Ostuni dresse le portrait de sa propre génération se mouvant au cœur des Pouilles. Cette jeunesse tendre et...
20 décembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Ces séries photographiques qui cherchent à guérir les blessures
© Maurine Tric
Ces séries photographiques qui cherchent à guérir les blessures
Pour certain·es artistes, la photographie a un pouvoir cathartique ou une fonction guérisseuse. Iels s'en emparent pour panser les plaies...
19 décembre 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les coups de cœur #523 : Claudia Revidat et Sarah Carrier
© Claudia Revidat
Les coups de cœur #523 : Claudia Revidat et Sarah Carrier
Les sujets de Claudia Revidat et Sarah Carrier, nos coups de cœur de la semaine, se révèlent dans des teintes chaudes. La première...
16 décembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nicolas Serve : en cure et à cri
© Nicolas Serve
Nicolas Serve : en cure et à cri
Dans Les Abîmés, Nicolas Serve poursuit son travail sur la dépendance à certaines substances. Ici, il raconte la cure de désintoxication...
12 décembre 2024   •  
Écrit par Gwénaëlle Fliti
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Susan Meiselas reçoit le prix Outstanding Contribution to Photography
© Susan Meiselas
Susan Meiselas reçoit le prix Outstanding Contribution to Photography
Le Sony World Photography Awards a remis à Susan Meiselas le prix Outstanding Contribution to Photography pour sa contribution...
24 décembre 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
La sélection Instagram #486 : lumières de Noël
© lepgiu22 / Instagram
La sélection Instagram #486 : lumières de Noël
Guirlandes lumineuses, sapins enchantés, poudreuse immaculée et papier cadeau... Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine...
24 décembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #524 : Jan Makowski et Mathilde Cybulski
À nos balades écarlates © Mathilde Cybulski
Les coups de cœur #524 : Jan Makowski et Mathilde Cybulski
Jan Makowski et Mathilde Cybulski, nos coups de cœur de la semaine, nous emmènent sur le chemin des émotions. Tandis que le premier...
23 décembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 16.12.24 au 22.12.24 : une multitude de dialogues
© Rebecca Najdowski
Les images de la semaine du 16.12.24 au 22.12.24 : une multitude de dialogues
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye dévoilent une multitude de dialogues initiés par la photographie.
22 décembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet