Eren Saracevic et Ambre Chaval, nos coups de cœur #372 laissent tous les deux parler leurs émotions. L’un les utilise pour magnifier le réel, et l’autre, pour le faire dialoguer avec le monde des rêves.
Eren Saracevic
Né à Sarajevo, Eren Saracevic a découvert la photographie durant ses études de design. Rapidement, le 8e art devient pour lui un hobby. Aujourd’hui installé à Barcelone, il poursuit ses explorations urbaines tout en enseignant la pratique du médium à LaBasad. « Mon approche photographique est un mélange de documentaire, de street, et des repères créatifs que j’ai développés grâce à mon métier. Je fonctionne différemment en fonction des projets – j’aime parfois me placer dans de nouvelles situations simplement pour voir ce qui se passe, ce que je capture », explique-t-il. À la croisée du portrait, de l’architecture, du voyage et de l’intime, l’auteur imagine des compositions silencieuses, où se mêlent grâce et inconnu. Baignés par une lumière douce, naturelle, les modèles fusionnent avec les éléments, et les lignes des bâtiments évoquent des figures géométriques abstraites. Le tout forme un univers étrangement statique, rythmé par différentes bribes narratives. « Je ne sais pas pourquoi, mais je ne parviens à photographier l’été que d’une manière mélancolique et nostalgique. J’ai pour habitude de cacher les visages de mes sujets – lorsqu’on ne révèle pas leur identité, l’image devient immédiatement plus intéressante », confie-t-il notamment.
© Eren Saracevic
Ambre Chaval
« Si je suis encore dans la recherche, je dirais que mes photographies ont toutes une dimension assez onirique, presque de l’ordre de l’abstrait. On pourrait même qualifier mon travail de rêveur, tout simplement »,
explique Ambre Chaval. Originaire de Dordogne, l’artiste de vingt ans étudie aujourd’hui le médium en Belgique, à l’École supérieure des Arts Saint Luc Liège. « La photo est venue à moi très jeune, lorsque j’avais environ huit ans. Un ami de ma mère était photographe, et j’adorais jouer avec son boîtier. J’avais un peu abandonné la création, ces derniers temps, mais je me suis réconciliée avec, grâce au confinement », poursuit-elle. Développant aujourd’hui une écriture plus affirmée, l’autrice s’intéresse particulièrement à la représentation des émotions. Flous artistiques, grain prononcé, portraits nocturnes se suivent, sur sa galerie Instagram, et témoignent de son désir de fusionner songe et réalité. « Je m’inspire énormément de livres ou de magazines. Je prends le temps d’admirer leurs images. Et, lorsque je suis en panne d’inspiration, j’aime voyager, me promener, et laisser mon imagination vagabonder ! », conclut-elle.
© Ambre Chaval
Image d’ouverture : © Ambre Chaval