Inspirés par de grands noms de la photographie, nos coups de cœur #386, Mathieu Guignard et Lise Labouré capturent et subliment, chacun à leur manière, le quotidien.
Mathieu Guignard
Installé à Biarritz, Mathieu Guignard, 29 ans, a commencé à pratiquer la photographie en autodidacte il y a neuf ans. À l’époque, le médium s’était imposé comme un outil lui permettant de s’échapper de son quotidien, de partir à l’exploration de nouveaux lieux. « Au fil du temps, je l’ai de plus en plus utilisé pour représenter un univers personnel, moins ancré dans le réel. Aujourd’hui mon approche est imprégnée des codes et symboliques du rêve. À travers mes déplacements journaliers, mes voyages et mon intimité, j’essaie de construire un univers énigmatique », confie-t-il. Noirs et blancs contrastés, flous artistiques, silhouettes sombres et anonymes, corps dénudés… Dans les images de l’auteur, les frontières entre songes et souvenirs s’effacent, au profit d’un récit ambigu, porté par l’émotion. Inspiré par les créations picturales d’Albarrán Cabrera, la street poétique de Saul Leiter, les œuvres atmosphériques de Todd Hido ou encore l’expressionnisme de Daidō Moriyama, Mathieu Guignard aborde, à travers ses clichés, diverses thématiques. Des fils rouges qui se lisent comme des ponctuations, des résonances au cœur d’un environnement vaporeux. « L’intime et l’amour sont retranscrits dans mes portraits, la solitude et l’errance, à travers mes paysages souvent calmes et déserts. Je m’intéresse également à la psychologie et à l’inconscient, en jouant avec l’onirisme et ses significations », énumère-t-il. Un ensemble monochrome des plus captivants.
© Mathieu Guignard
Lise Labouré
« J’évolue à travers différentes thématiques photographiques : le portrait, le corps, l’objet, la mode… Mais je travaille toujours avec la lumière naturelle, c’est l’une de mes principales sources d’inspiration. Elle m’offre des regards aux nuances infinies et elle stimule l’imaginaire »
, raconte Lise Labouré. Après un bachelor en photographie, l’artiste de 22 ans étudie aujourd’hui le cinéma et l’audiovisuel à Lyon. Une voie qui s’est imposée à elle dès son plus jeune âge. « J’ai eu la chance de bénéficier d’une relation privilégiée avec une de mes proches, elle-même photographe et réalisatrice. Je baigne donc dans le monde de l’image depuis mon enfance », précise-t-elle. À l’aide de son œil aiguisé, la jeune autrice développe aujourd’hui des travaux inspirés par son quotidien. Au cœur de chaque image ? « Une forme de sensibilité, une production censée provoquer des sensations », déclare-t-elle. En opposant le caractère éphémère de l’instant à son souvenir, figé grâce au boîtier, Lise Labouré pose un regard contemplatif sur le monde et cherche à en sublimer chaque recoin. Profondément marquée par les œuvres de Julien Magre et Sally Mann, elle s’attache, comme eux, à entrelacer affect et médium photographique, à explorer « les souvenirs, la mémoire et la biographie de l’intime » pour mieux retranscrire les nuances de son environnement.
© Lise Labouré
Image d’ouverture : © Mathieu Guignard