Les coups de cœur #393

13 juin 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #393

Nos coups de cœur #393, Chloé Pumani et Marion Moulin poétisent leur quotidien. Pour y parvenir, l’une fait du monochrome un capteur d’émotion, et l’autre de la lumière sa muse.

Chloé Pumani

« Je suis attirée par le monde des songes et par la nature, que j’exprime à ma façon. J’aime représenter le vivant. La relation si étroite que nous entretenons avec les éléments est fondamentale pour moi. Nous faisons partie d’un tout. Peu importe où l’on pose son regard, on perçoit la manifestation de quelque chose, du vivant, qui nous entoure et dont nous faisons partie »,

confie Chloé Pumani. Née en 1990, la photographie habite aujourd’hui à Paris, où elle développe une œuvre inspirée par le surréalisme, le romantisme, la musique, la mode, la peinture, la poésie ou encore le cinéma. C’est durant son enfance que l’artiste a découvert le médium photographique. Lors de ses sorties scolaires, elle capturait ses aventures à l’aide d’un jetable que ses parents glissaient dans son sac. « J’ai pu acheter mon tout premier boîtier à vingt ans. Je l’emportais partout », se souvient-elle. À la croisée du « contemplatif et du documentaire », Chloé Pumani joue avec les flous, les émotions, et même l’intensité du noir et blanc pour figer des scènes poignantes, qui marquent l’esprit. Une approche spontanée ancrée dans une volonté de développer et « construire une vision sensible ».

© Chloé Pumani
© Chloé Pumani© Chloé Pumani
© Chloé Pumani© Chloé Pumani

© Chloé Pumani

Marion Moulin

Études d’arts plastiques, BTS en photographie, assistante de Sacha Goldberger… Depuis l’adolescence, le 8e art et la création font partie intégrante de l’existence de Marion Moulin, 30 ans. Installée à Saint-Ouen-sur-Seine, l’autrice poursuit aujourd’hui un travail à l’argentique influencé par sa profonde sensibilité. « Mon approche est plutôt intimiste. J’observe beaucoup. J’essaie de capter des temps faibles, des moments suspendus. On retrouve beaucoup de pudeur dans mes images. Je préfère être spectatrice qu’intrusive, et j’aime explorer les scènes du quotidien, qu’il s’agisse de ma famille, mes amie·e·s, ou même de fêtes de villages… La nature est également importante : j’aime la sublimer en la sortant du réel », commente-t-elle. Jouant avec la lumière – naturelle et artificielle – la dureté du flash et la douceur des ombres crépusculaires, Marion Moulin fige les événements publics comme les instants les plus intimes. De son boîtier, elle esquisse des récits, des miettes d’histoire qu’il appartient au regardeur de poursuivre à son gré. Un goût pour la narration qu’elle a poursuivi en 2021 à travers la réalisation de Les roues tournent, un court-métrage documentaire, inspiré par le quotidien de sa grand-mère.

© Marion Moulin© Marion Moulin
© Marion Moulin© Marion Moulin
© Marion Moulin© Marion Moulin

© Marion Moulin

Image d’ouverture : © Chloé Pumani

Explorez
Éléa-Jeanne Schmitter en zone trouble
© Éléa-Jeanne Schmitter
Éléa-Jeanne Schmitter en zone trouble
Die Tore – en allemand, « les portes » – a été publié dans le livre On Death édité par Humble Arts Foundation et Kris Graves Projects...
03 juin 2025   •  
Écrit par Milena III
Les coups de cœur #545 : Rose Guiheux et Maksim Semionov
Melvin and Milan's room, 2024 © Rose Guiheux
Les coups de cœur #545 : Rose Guiheux et Maksim Semionov
Rose Guiheux et Maksim Semionov, nos coups de cœur de la semaine, explorent l’individu dans son rapport à l’autre et à l’espace. Abordant...
02 juin 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Love, de la série Huá biàn © Agathe Veidt
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Agathe Veidt saisit la fête et les chants de révolte au cœur d’une boîte de nuit de renom à Shenzhen. De retour en France, elle tricote...
29 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Katrin Koenning et le deuil partagé du vivant
© Katrin Koenning, between the skin and sea / Courtesy of the artist and Chose Commune
Katrin Koenning et le deuil partagé du vivant
Photographe établie en Australie, Katrin Koenning signe between the skin and sea, un livre bouleversant paru chez Chose Commune en 2024....
27 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 2 juin 2025 : vide, étrangeté et expositions
© Marie Le Moigne / Instagram
Les images de la semaine du 2 juin 2025 : vide, étrangeté et expositions
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye vous parlent d’étrangeté, évoquent un vide à combler et vous font découvrir...
08 juin 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #546 : Marine Toux et Aziyadé Abauzit
© Marine Toux
Les coups de cœur #546 : Marine Toux et Aziyadé Abauzit
Dans leurs travaux respectifs, Marine Toux et Aziyadé Abauzit, nos coups de cœur de la semaine, font toutes deux l’éloge du fragment. La...
08 juin 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Politique : bousculer les regards sur le travail du sexe
Petra, du livre Politique © Jeanne Lucas
Politique : bousculer les regards sur le travail du sexe
Jeanne Lucas révèle Politique, son premier livre publié aux éditions Rue du Bouquet, un projet cocréé main dans la main avec des...
07 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
La Fabrique du Regard – Le Festival #3 : La jeunesse face au pouvoir de l'image
Nos Iris © Julia Borderie & Eloïse Le Gallo
La Fabrique du Regard – Le Festival #3 : La jeunesse face au pouvoir de l’image
Du 3 au 8 juin, le Bal se transforme en un espace d’échange et de transmission à l’occasion de la 3e édition de La Fabrique du Regard –...
06 juin 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot