Les coups de cœur #394

20 juin 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #394

Nos coups de cœur #394, Görkem Keser et Marie-Claude d’Abrigeon subliment tous deux leur environnement. Le premier fait honneur à la street photography, tandis que la seconde s’inspire d’œuvres picturales et de cartes postales anciennes.

Görkem Keser

« J’ai une affinité presque inconsciente à la photographie, parce que j’ai grandi en la regardant »,

confie Görkem Keser. Né en 1986, l’auteur installé à Istanbul travaille aujourd’hui en freelance et fait de sa ville le décor changeant de ses clichés. C’est grâce au goût de sa famille pour le 8e art qu’il entre d’abord en contact avec le monde de l’image. Grandissant avec de nombreux souvenirs visuels, il se construit à travers eux. « Durant mes années d’études à l’université, je me suis intéressé au journalisme, et j’ai d’autant plus apprécié ce médium », poursuit-il. Aujourd’hui, l’artiste se spécialise dans le documentaire et la street photography. Jouant avec les couleurs, les compositions et les lumières, il parvient à figer des scènes dynamiques, mystérieuses, captivantes… « Mais ce travail pourrait aujourd’hui être considéré comme archivé. J’essaie désormais d’explorer des métaphores plus complexes, des écritures plus conceptuelles. Mes thèmes de prédilection ? La vie et la mort. La photographie est en vérité sans doute la seule raison pour laquelle j’existe », poursuit-il. Emporté par ses déambulations urbaines, Görkem Keser nous invite donc ici à profiter d’une certaine légèreté, avant de nous plonger dans des préoccupations plus philosophiques.

© Görkem Keser© Görkem Keser

© Görkem Keser

© Görkem Keser© Görkem Keser

© Görkem Keser

© Görkem Keser

Marie-Claude d’Abrigeon

Née à Aubenas, Marie-Claude d’Abrigeon est tombée amoureuse du 8e art à l’âge de douze ans, en recevant un boîtier Kodak en cadeau. Photographe à plein temps depuis 2004, elle mêle couleurs, monochromes, argentique, numérique, 24×36 et moyen format, sans cesse à la recherche du bon outil pour transcender sa narration, pour convoquer l’émotion. Dans El paraíso sobre les ruinas del infierno, l’autrice s’inspire de cartes postales anciennes et donne à des paysages anonymes une aura onirique. « Ce sont des lieux sans noms, à la fois quelconques et énigmatiques (…). Ces photographies transforment des repères familiers en des espaces étranges, voire inconnus », explique-t-elle. Picturaux, splendides, les panoramas se détachent du réel et se parent d’une atmosphère fantastique. Ici, les unités de temps, d’espace perdent leur importance, au profit d’une sensation de paix. À l’instar des œuvres du coloriste Harry Gruyaert, ou des expérimentations passéistes de Nicolas Seurot, Marie-Claude d’Abrigeon fait de son environnement un tableau atemporel, où les traces de l’homme se devinent plus qu’elles ne se dévoilent, et où le tumulte du monde urbain est assourdi par le calme de l’inhabité.

© Marie-Claude d’Abrigeon© Marie-Claude d’Abrigeon

© Marie-Claude d’Abrigeon

© Marie-Claude d’Abrigeon© Marie-Claude d’Abrigeon

© Marie-Claude d’Abrigeon

© Marie-Claude d’Abrigeon

Image d’ouverture : © Marie-Claude d’Abrigeon

Explorez
La précieuse fragilité selon le festival FLOW#1
Les Fossiles du futur, Synesthésies océaniques © Laure Winants, Fondation Tara Océan
La précieuse fragilité selon le festival FLOW#1
Du 20 septembre au 30 octobre 2025 s’est tenue la première édition de FLOW, un parcours culturel ambitieux imaginé par The Eyes...
13 novembre 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Une fable collective au cœur du béton, par Alexandre Silberman
© Alexandre Silberman, Nature
Une fable collective au cœur du béton, par Alexandre Silberman
Exposée à la galerie Madé, dans le cadre de PhotoSaintGermain, jusqu’au 30 novembre 2025, la série NATURE d'Alexandre Silberman...
12 novembre 2025   •  
Écrit par Milena III
Laura Lafon Cadilhac : s'indigner sur les cendres de l'été
Red Is Over My Lover. Not Anymore Mi Amor © Laura Lafon Cadilhac
Laura Lafon Cadilhac : s’indigner sur les cendres de l’été
Publié chez Saetta Books, Red Is Over My Lover. Not Anymore Mi Amor de Laura Lafon Cadilhac révèle un été interminable. L’ouvrage se veut...
07 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Écofemmes Fest : un rendez-vous pour créer, lutter, transmettre
Trenza, le lien qui nous unit, 2025 ©Gabriela Larrea Almeida
Écofemmes Fest : un rendez-vous pour créer, lutter, transmettre
Jusqu'au 9 novembre prochain, La Caserne, dans le 10e arrondissement de Paris, accueille la première édition d’Écofemmes Fest, un...
07 novembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 17 novembre 2025 : portraits du passé et du présent
I Saw a Tree Bearing Stones in Place of Apples and Pears © Emilia Martin
Les images de la semaine du 17 novembre 2025 : portraits du passé et du présent
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes de Fisheye dépeignent différentes réalités. Certains puisent leur inspiration...
23 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
5 événements photo à découvrir ce week-end
© Sandra Eleta
5 événements photo à découvrir ce week-end
Ça y est, le week-end est là. Si vous prévoyez une sortie culturelle, mais ne savez pas encore où aller, voici cinq événements...
22 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La Galerie Carole Lambert réenchante l'œuvre de Manuel Álvarez Bravo
Petit cheval de Quito © Archivo Manuel Álvarez Bravo
La Galerie Carole Lambert réenchante l’œuvre de Manuel Álvarez Bravo
Jusqu'au 18 décembre 2025, la Galerie Carole Lambert devient l’écueil des 40 tirages d’exception du photographe mexicain Manuel Álvarez...
21 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
I saw a tree bearing stones in place of apples and pears © Emilia Martin
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
Dans son livre I Saw a Tree Bearing Stones in the Place of Apples and Pears, publié chez Yogurt Editions, Emilia Martin s’intéresse au...
21 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger