Les coups de cœur #415

14 novembre 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #415

Nos coups de cœur #415, Konrad Hellfeuer et le duo David Kirscher et Houria Yahi s’opposent en tous points. L’un vénère l’obscurité, tandis que les autres révèlent la lumière des êtres.

Konrad Hellfeuer

« Je suis un artiste qui refuse de suivre un style particulier. Je veux créer ce que mon cœur et mes sentiments me dictent »,

déclare Konrad Hellfeuer. Le photographe allemand s’est initié à l’art grâce à son père, restaurateur dans un musée. Enfant, il se rendait sur son lieu de travail pour admirer les peintures et clichés exposés. Un goût pour l’observation qui le définit encore aujourd’hui. « J’aime capturer les petits recoins de l’existence, les espaces confinés, les objets, les gens – ces éléments composent un “design accidentel” propre à mes compositions. Un jeu d’adresse entre l’ombre et la lumière qui permet de raconter toute une histoire en une image », poursuit-il. Et si les lueurs le touchent, c’est surtout par l’obscurité qu’il est attiré. Villes désertes, lampadaires embrumés, silhouettes solitaires… Au clair de lune et dans un flou mystérieux, les récits qu’ils tissent se déroulent, à l’abri des regards indiscrets. Une collection d’instants théâtraux évoquant la dramaturgie du film noir… Tout comme son goût pour les clair-obscurs contrastés et son appétence pour les ténèbres, qui dissimulent, effacent, engloutissent tout sur leur passage.

© Konrad Hellfeuer© Konrad Hellfeuer

© Konrad Hellfeuer

© Konrad Hellfeuer© Konrad Hellfeuer

© Konrad Hellfeuer

David Kirscher x Houria Yahi

Photographe depuis bientôt dix ans, David Kirscher perçoit le 8e art comme « son journal intime ». Partageant son temps entre des commandes pour divers clients et des projets plus personnels, il s’applique à respecter son approche du médium dans tout ce qu’il entreprend : « Pour moi, la photo est le mouvement, l’imprévu, la spontanéité, l’émotion. J’aime mélanger la fiction et la réalité, capturer des scènes de vie ou les recréer avec des modèles. J’essaie d’être sincère et sans compromis dans ma recherche de vérité artistique », explique-t-il. Alors, lorsque Houria Yahi, modèle, lui présente Lucypussien – « un petit papillon à l’aile tremblante ramassé sur un parking de la campagne anglaise » l’auteur est troublé. Ensemble, ils organisent un shooting, lors d’un après-midi ensoleillé, dans son appartement parisien. Un instant de grâce, où le petit animal et la mannequin renforcent leur lien. « Ce que je retiens de cette collaboration, c’est sans doute le regard que porte Houria sur le vivant. Comment une créature aussi minuscule et insignifiante est capable de provoquer en elle une immense compassion », confie l’artiste. Et sous la lumière estivale, le corps nu de la jeune femme devient un terrain d’exploration pour le papillon, comme pour le photographe. Un échange d’une grande délicatesse dont on devine la touchante sincérité.

© David Kirscher x Houria Yahi© David Kirscher x Houria Yahi

© David Kirscher x Houria Yahi

© David Kirscher x Houria Yahi© David Kirscher x Houria Yahi

© David Kirscher x Houria Yahi

Image d’ouverture : © David Kirscher x Houria Yahi

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