Les coups de cœur #463 : Mikaël Lafontan et Fanny Lamolinairie

16 octobre 2023   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Les coups de cœur #463 : Mikaël Lafontan et Fanny Lamolinairie
© Fanny Lamolinairie
© Mikaël Lafontan

Passionné·es par la photographie argentique, Mikaël Lafontan et Fanny Lamolinairie, nos coups de cœur de la semaine, s’attachent à créer des images brutes et naturelles. Tandis que l’un partage la relation intime qu’il entretient avec la nature à travers des paysages fantasmagoriques, l’autre construit un conte visuel sur fond d’onirisme. 

Mikaël Lafontan

À l’adolescence, alors en conflit avec le langage écrit, Mikaël Lafontan se tourne naturellement vers les arts visuels où il se sent plus à sa place. Le médium s’immisce ensuite dans son quotidien comme un « espace de liberté et de jeux ». Issu d’une culture partagée entre la France et la Suède, il devient photographe professionnel dès ses 25 ans. « Je m’inscris dans la lignée des artistes paysagistes, à cheval entre la photographie, l’art pictural et le Land Art », explique Mikaël Lafontan. Ses paysages semblent sortir tout droit d’un univers utopique où d’étranges lumières se manifestent. Et pourtant, l’artiste n’effectue aucune modification numérique sur ses œuvres. « J’ai grandi avec l’argentique et je suis très attaché à l’acte photographique, le vécu. La transformation du paysage se fait pendant l’enregistrement de la photo, à l’aide de lumières appliquées pendant un temps de pause particulièrement long, c’est le principe du light painting », précise-t-il. Ces illuminations surnaturelles modifient la perception de la nature et permettent la création d’un monde enchanteur à contempler infiniment.

© Mikaël Lafontan
© Mikaël Lafontan
© Mikaël Lafontan
© Mikaël Lafontan
© Mikaël Lafontan
© Fanny Lamolinairie

Fanny Lamolinairie 

« En tant qu’hypersensible, je pense que la photographie est un moyen pour moi d’exprimer mes émotions. J’aime qu’il y ait un peu de poésie, de mystère, de mélancolie parfois, et de l’espace pour penser, imaginer », confie Fanny Lamolinairie. Installée dans l’Aveyron, l’artiste de 32 ans ne cesse de voyager afin de découvrir de nouvelles cultures. Alors qu’elle trouve une forme d’apaisement dans la nature, c’est aussi dans l’être humain qu’elle perçoit la beauté de notre univers. « J’apprécie beaucoup l’idée de transmettre quelque chose, que ce soit un point de vue, une manière de vivre, une façon de voir le monde », explique la photographe. À l’aide de ces multiples boitiers numériques et argentiques, Fanny Lamolinairie saisit des paysages et des instants de vie, souvent en noir et blanc, et constitue un récit visuel où les songes se meuvent avec délicatesse. « Parfois, je me dis qu’en dépit d’avoir un talent pour l’écriture, je dessine des images avec la lumière. Et chacun·e est libre de les interpréter », ajoute celle qui est passionnée par le monde onirique. Afin de valoriser ses clichés, elle corrige avec parcimonie les contrastes et les couleurs, mais utilise que très peu les logiciels de retouche. « Quand bien même certain·es photographes s’en servent davantage, c’est toujours l’âme de l’artiste qui voyage sur ses images », conclut-elle. 

© Fanny Lamolinairie
© Fanny Lamolinairie
© Fanny Lamolinairie
© Fanny Lamolinairie
Explorez
La sélection Instagram #523 : loup y es-tu ?
© Ecaterina Rusu / Instagram
La sélection Instagram #523 : loup y es-tu ?
Photographier signifie souvent montrer, dévoiler, révéler. Pourtant, il arrive que ce qui se trouve de l’autre côté de l’objectif ne...
09 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Simon Baker quitte la direction de la Maison européenne de la photographie
© Marguerite Bornhauser
Simon Baker quitte la direction de la Maison européenne de la photographie
Ce lundi 8 septembre 2025, la Maison européenne de la photographie a annoncé le départ de Simon Baker, son directeur, après sept années...
08 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les photographes montent sur le ring
© Mathias Zwick / Inland Stories. En jeu !, 2023
Les photographes montent sur le ring
Quelle meilleure façon de démarrer les Rencontres d’Arles 2025 qu’avec un battle d’images ? C’est la proposition d’Inland Stories pour la...
02 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Volcan, clip musical et collages : nos coups de cœur photo d’août 2025
© Vanessa Stevens
Volcan, clip musical et collages : nos coups de cœur photo d’août 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
29 août 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
InCadaqués Festival : Lieh Sugai remporte le Premi Fotografia Femenina 2025
© Lieh Sugai
InCadaqués Festival : Lieh Sugai remporte le Premi Fotografia Femenina 2025
Le Premi Fotografia Femenina Fisheye x InCadaqués a révélé le nom de sa lauréate 2025 : il s’agit de Lieh Sugai. Composée de...
Il y a 5 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
L'errance incarnée par Alison McCauley
© Alison McCauley, Anywhere But Here
L’errance incarnée par Alison McCauley
Avec Anywhere But Here (« Partout sauf ici », en français), Alison McCauley signe un livre d’une grande justesse émotionnelle. Par une...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Milena III
Charlotte Yonga et les amours (im)possibles à Madagascar
(Tsy) Possible © Charlotte Yonga
Charlotte Yonga et les amours (im)possibles à Madagascar
Avec sa série (Tsy) Possible, Charlotte Yonga sonde les liens d’amour et de filiation dans la société malgache. Elle expose les dualités...
09 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
La sélection Instagram #523 : loup y es-tu ?
© Ecaterina Rusu / Instagram
La sélection Instagram #523 : loup y es-tu ?
Photographier signifie souvent montrer, dévoiler, révéler. Pourtant, il arrive que ce qui se trouve de l’autre côté de l’objectif ne...
09 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot