Nos coups de cœur de la semaine, Despina Mikoniati et Maxime Meignen, dévoilent des écritures hétéroclites, propres à leur processus artistique. Tandis que l’une met en scène des corps nus dans des paysages à l’allure picturale, l’autre capture son environnement de manière intuitive.
Despina Mikoniati
Pour exprimer ses pensées, Despina Mikoniati capture des corps nus se fondant dans des paysages ensoleillés. Les visages disparaissent et laissent place à la beauté pure de l’environnement. « Je peux ainsi aborder le lien de l’être humain avec la terre », explique la photographe grecque installée à Athènes. Afin de s’inspirer pleinement de son histoire personnelle, l’artiste, diplômée de l’Académie des beaux-arts de Rome, choisit principalement des silhouettes féminines. « Je me sens intimement concernée par le fait de parler à travers le même genre. Je suis motivée à créer seulement lorsque je m’explore moi-même, par le biais de mes sentiments et de mes pensées. C’est comme si je faisais un autoportrait », précise-t-elle. Également étudiante en psychothérapie, la photographe met un point d’honneur à la connexion qu’elle établit avec ses modèles. « Nous créons et travaillons ensemble. Je donne toujours la priorité à leurs besoins. Je sais que ces notions sont fondamentales, mais les artistes sont parfois guidé·es par leur narcissisme. C’est pourquoi j’essaie de limiter cette tendance égoïste. Leur confiance est la chose la plus importante que je gagne », souligne-t-elle. L’aspect pictural des œuvres de Despina Mikoniati nous plonge dans une contemplation méditative captivante.
Maxime Meignen
Photographe autodidacte établi à Paris, Maxime Meignen flâne, contemple et observe son environnement au quotidien. C’est tardivement qu’il commence à s’intéresser au médium, en 2019, lorsqu’il se rend dans le sud de Chicago à l’occasion d’un déplacement professionnel. Qu’il soit dans de grandes villes ou en escapade à la campagne, l’artiste capture des instants de vie où la légèreté et la contemplation sont de mises. L’aspect documentaire s’invite cependant dans son univers. Notamment cette image en noir et blanc prise lors d’un séjour à Beyrouth, deux mois seulement après l’explosion du port en 2020. « Je trouve que les silos, emblème fort de l’explosion, et ce jeu de mot « Byerut » représentent bien le sentiment d’abandon et de recherche de paix de la ville. Il m’arrive de penser que je participe à une certaine mémoire collective », précise-t-il. La curiosité qui l’anime lui permet de s’intéresser à diverses thématiques. Architecture, design, mouvements socioculturels, faits d’actualité… Les photographies de Maxime Meignen constituent un vaste panorama évocateur de notre société actuelle. « Le premier ressenti est souvent le bon, il faut savoir s’écouter ! », conclut-il.