Diane Velex et Sára Kölcsey, nos coups de cœur de la semaine, expriment leurs émotions à travers l’objectif. La première dévoile ses expériences de vie dans les paysages calmes du Québec tandis que la seconde utilise le médium comme thérapie, après la découverte de son cancer du sein il y a deux ans. Chacune se livre sur son besoin cathartique de photographier son environnement proche.
Diane Velex
Diplômée de réalisation et d’écriture documentaire, Diane Velex commence la photographie par hasard, en s’appropriant un appareil qui errait dans la maison de ses parents. « J’ai tout de suite aimé la manière dont cela me permettait de transformer mon environnement en m’intéressant à des détails, en capturant des choses à travers des transparences », énonce-t-elle. À différentes reprises, elle part pour le Québec. Études, stages, fille au pair à Montréal, dans une ferme dans le Bas-Saint-Laurent. Comment raconter un voyage par l’image ? « J’avais toujours mon appareil photo sur moi là-bas », confie l’artiste. Sur ses clichés à la beauté froide, on ressent presque les températures négatives si communes à cette région du Canada. La forêt, le ruissellement d’une cascade, une cabine recouverte de neige, Diane Velex suit son intuition et livre les sentiments qui traversent son cœur. « La nature est très présente dans mon travail, parfois, elle m’apaise, mais elle révèle aussi une part de mystère et de complexité qui m’intrigue. C’est dans celle-ci que mon imagination peut se libérer et que je ressens les émotions les plus fortes », conclut-elle.
Sára Kölcsey
Depuis plus de quinze ans, Sára Kölcsey documente sa vie de mère. « J’étais dans la vingtaine et tout a commencé telle une sorte de thérapie sans ambition », avoue-t-elle. Son but : photographier son foyer comme un tout, avec le chaos, les conflits, les joies et les pleurs. Il y a deux ans, alors qu’on lui diagnostique un cancer du sein, son approche photographique prend un tournant. Le médium devient son outil pour combattre la douleur et le traumatisme. « La nouvelle était dévastatrice, car à ce stade, il y avait peu de chance de survie. Mais j’avais des projets et des rêves pour l’avenir. Je ne voulais pas abandonner. Sans parler de mon époux et de mes quatre enfants », confie l’artiste, pour qui l’événement s’infiltre dans l’histoire de sa famille. « Les images ne sont pas simplement des photos documentaires, mais plutôt des enregistrements de cette période difficile, de souffrance, de perte, d’anxiété, de défi et de soulagement », ajoute-t-elle. Elles sont le témoignage des émotions vécues, des traitements, des évolutions de son corps, mais surtout de son espoir sans faille pendant son combat acharné contre la maladie. « À première vue, ce travail relate le parcours douloureux et triste d’une personne atteinte d’un cancer. Mais il s’agit aussi d’une renaissance : accepter, soigner, pardonner et vivre mon (nouveau) moi », conclut Sára Kölcsey.