Les coups de cœur #563 : Justin Phillips et Salomé Luce

Il y a 2 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #563 : Justin Phillips et Salomé Luce
© Justin Phillips
Papillon sur fond bleu
© Justin Phillips

Justin Phillips et Salomé Luce, nos coups de cœur de la semaine, dessinent des images dans lesquelles les saisons défilent. Le premier compose un monde à la frontière entre les songes et le réel, tandis que la seconde sonde les méandres de la rupture.

Justin Phillips

Les images de Justin Phillips semblent tout droit venues d’un pays aux merveilles. Sur la surface plane, les tons clairs brillent comme des diamants. Des étoiles et des papillons se déploient et transportent celle ou celui qui regarde dans le monde des songes. « Je cherche à saisir l’esprit du sujet que je photographie, plus que le sujet lui-même », confie l’artiste, installé dans le Michigan. Inspiré par Sarah Moon, les pictoralistes, la fiction du glamour ou encore les contes de fées, Justin Phillips compose des tableaux envoutants dans lesquels le fantastique infuse dans la réalité. La nostalgie et l’espoir se confondent. Si sa pratique évolue de plus en plus vers le symbolisme, l’auteur se questionne sur la valeur des images aujourd’hui, alors que celles-ci se perdent dans un flux effréné. Pourtant, il persiste à croire que « l’image est sacrée malgré sa dilution et les effets durables de sa création ».

Paysage avec un arbre
© Justin Phillips
Une silhouette dans un paysage lumineux
© Justin Phillips
Des étoiles et lumières roses
© Justin Phillips
Un chat noir
© Justin Phillips
un plateau de jeu sur un lit
Je n’aurai pas connu l’été © Salomé Luce

Salomé Luce

« Quand je travaille, ce n’est pas seulement pour moi, c’est aussi pour inviter l’autre à ressentir, à se reconnaître, à questionner sa propre intimité. L’image devient alors un lieu de partage fragile et précieux », raconte Salomé Luce, par ailleurs connue sous le pseudonyme MERINGUEBLUE. La photographe de 28 ans, installée à Tours, débute la photographie avant ses 10 ans. « Mon père en faisait beaucoup à défaut de parler. Je crois que j’ai commencé à photographier pour qu’on puisse communiquer, lui et moi. Une langue secrète, silencieuse, sans mots », confie-t-elle. Avec sa série Je n’aurai pas connu l’été, Salomé Luce adresse la rupture amoureuse avec délicatesse, où les objets et les paysages traduisent d’un entre-deux, un changement de saison. Elle invoque des références à Sarah Moon et Sophie Calle, s’affranchit des retouches, et laisse parler la tempête et ce qui lui échappe. « Je travaille à partir d’un état, d’une émotion fugace, d’un vide à combler. Je m’inspire de ce que je ne comprends pas encore tout à fait », conclut-elle.

Une femme regarde par la fenêtre
Je n’aurai pas connu l’été © Salomé Luce
le visage d'un homme dans un bras
Je n’aurai pas connu l’été © Salomé Luce
des papillons
Je n’aurai pas connu l’été © Salomé Luce
Paysage marin à travers un grillage
Je n’aurai pas connu l’été © Salomé Luce
de la vaisselle sale dans un évier
Je n’aurai pas connu l’été © Salomé Luce
À lire aussi
Les coups de cœur #559 : Danae Charalabidou et Frédérique Gélinas
Living In The Oblivion Of Our Transformations © Danae Charalabidou
Les coups de cœur #559 : Danae Charalabidou et Frédérique Gélinas
Danae Charalabidou et Frédérique Gélinas, nos coups de cœur de la semaine, s’intéressent aux dynamiques sociales et politiques qui…
22 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
5 coups de cœur qui témoignent d'un quotidien
I **** New York © Ludwig Favre
5 coups de cœur qui témoignent d’un quotidien
Tous les lundis, nous partageons les projets de deux photographes qui ont retenu notre attention dans nos coups de cœur. Cette semaine…
15 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Explorez
Rachel Seidu : être queer à Lille et à Lagos, une fierté émancipatrice
Peas in a Pod II, Emma et Maë, Lille, 2025. © Rachel Seidu
Rachel Seidu : être queer à Lille et à Lagos, une fierté émancipatrice
Dans le cadre du programme hors les murs de l’Institut pour la photographie de Lille, l’artiste nigériane Rachel Seidu expose Peas in a...
17 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Planches Contact change de cap
© Lin Zhipeng (alias n°223), Ce qui s’insinue dans les silences, Planches Contact Festival.
Planches Contact change de cap
Du 18 octobre 2025 au 4 janvier 2026, Planches Contact Festival revient à Deauville pour sa 16e édition. Ces derniers mois, les...
16 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Coups de cœur #562 : Cloé Leservoisier et Geekandstar
Série Where free people meet © Cloé Leservoisier
Coups de cœur #562 : Cloé Leservoisier et Geekandstar
Cloé Leservoisier et Patrick, alias Geekandstar, nos coups de cœur de la semaine, jouent avec les couleurs pour altérer – ou...
13 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Flore Prébay : De deuil et de papier
Iceberg, de la série Deuil blanc © Flore Prébay
Flore Prébay : De deuil et de papier
Du 16 octobre au 30 novembre 2025, la Fisheye Gallery présente Deuil blanc, de Flore Prébay, dans le cadre des Rencontres photographiques...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les coups de cœur #563 : Justin Phillips et Salomé Luce
© Justin Phillips
Les coups de cœur #563 : Justin Phillips et Salomé Luce
Justin Phillips et Salomé Luce, nos coups de cœur de la semaine, dessinent des images dans lesquelles les saisons défilent. Le premier...
Il y a 2 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 13 octobre 2025 : parcours photographique 
© Sander Vos
Les images de la semaine du 13 octobre 2025 : parcours photographique 
C’est l’heure du récap ! En ce premier week-end des vacances de la Toussaint, les pages de Fisheye vous présentent des expositions à...
19 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Maryam Firuzi : broder la mémoire, photographier la révolte
© Maryam Firuzi
Maryam Firuzi : broder la mémoire, photographier la révolte
Photographe et artiste iranienne, Maryam Firuzi explore la mémoire collective et les silences imposés aux femmes à travers une œuvre où...
18 octobre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Rachel Seidu : être queer à Lille et à Lagos, une fierté émancipatrice
Peas in a Pod II, Emma et Maë, Lille, 2025. © Rachel Seidu
Rachel Seidu : être queer à Lille et à Lagos, une fierté émancipatrice
Dans le cadre du programme hors les murs de l’Institut pour la photographie de Lille, l’artiste nigériane Rachel Seidu expose Peas in a...
17 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger