Les femmes s’exposent : une troisième édition assurée

10 juin 2020   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les femmes s’exposent : une troisième édition assurée

Alors que la crise sanitaire a entraîné l’annulation de nombreux événements, le festival Les Femmes s’exposent annonce l’ouverture prochaine de sa troisième édition. Rendez-vous à partir du 7 août, à Houlgate, pour (re)découvrir cet événement 100% féminin.

« Le monde entier est impacté par le virus. Plusieurs festivals ont dû annuler leur édition 2020. (…) Mais nous avons à cœur de maintenir, pour sa troisième édition, le festival Les femmes s’exposent »

, déclare Béatrice Tupin, directrice de l’événement. Entièrement consacré aux femmes photographes, le festival s’attache, depuis sa création, à révéler la créativité des artistes féminines, toutes écritures photographiques confondues. « Il ne s’agit par d’être en opposition aux hommes et à nos confrères. Les femmes s’exposent existe pour tenter de réparer, compenser le manque de visibilité des femmes, et susciter de nouveaux talents », poursuit la directrice.

Du 7 août au 25 septembre prochain, 14 expositions, trois prix et deux projets pédagogiques seront présentés à Houlgate, en Normandie. Une programmation riche, tissant des liens entre les grandes femmes du 8e art, et les auteures émergentes. Enjeux environnementaux, guerres et conflits, portraits de territoires en pleine évolution, représentations de la féminité… Les photographes invitées retracent le passé et esquissent un futur complexe et nébuleux.

© Christine Spengler

© Christine Spengler

L’ici et l’ailleurs

Marraine du festival, Christine Spengler ouvre le bal. Photographe, artiste plasticienne et écrivaine, c’est au Tchad, à 25 ans, qu’elle découvre sa vocation, en capturant deux combattants Toubou, armés de kalachnikovs. L’espoir au milieu des ruines, rétrospective de ses clichés de guerre, révèle un désir de « fuir le sensationnalisme, pour [s]’intéresser davantage aux survivants qu’aux morts ». Dans un univers noir et blanc, ses sujets – souvent des femmes et des enfants – deviennent des symboles d’espoir dans un monde anéanti.

Née d’une mère tchèque et d’un père algérien, Nadia Ferroukhi voyage depuis sa tendre enfance. Nomade dans l’âme, elle explore le monde et construit des récits atypiques, capturant des populations en marge avec intelligence. Au nom de la mère, le matriarcat en question explore le rôle, et l’image des femmes aux quatre coins du monde. Symboles de pouvoir, responsables de la vie économique et sociale de leurs communautés, ces role models, venues de onze pays différents s’imposent comme des figures fortes, exemplaires.

Après avoir voyagé dans les territoires postsoviétiques pour documenter une jeunesse marquée par la guerre, Aude Osnowycz se concentre, dans Génération Poutine, sur la Russie. « Ils ont entre 7 et 20 ans, et ont en commun de n’avoir connu qu’un seul président, qui règne sans partage sur l’une des plus grandes puissances du monde », déclare-t-elle. Au cœur de son travail, écoles militaires, jeux de guerre et clubs patriotiques croisent l’influence grandissante de l’Europe de l’Ouest et des États-Unis. Entre embrigadement et fascination pour l’inconnu, ces adolescents grandissent dans un univers fait de contradictions.

L’ici et l’ailleurs. Avec détermination, les 14 femmes photographes exposées dépeignent un monde changeant. De la familiarité à l’inexploré, elles découvrent, documentent et révèlent les violences, comme les beautés de notre planète.

 

Les femmes s’exposent

Du 7 août au 25 septembre

Houlgate

© Nadia Ferroukhi

© Nadia Ferroukhi

© Aude Osnowycz

© Aude Osnowycz

© Lisa Roze

© Lisa Roze

Image d’ouverture : © Christine Spengler

Explorez
Sony World Photography Awards 2025 : Photographier le déni, documenter les résistances
The Journey Home from School © Laura Pannack, United Kingdom, Winner, Professional competition, Perspectives, Sony World Photography Awards 2025.
Sony World Photography Awards 2025 : Photographier le déni, documenter les résistances
Des corps qui chutent, des trajectoires contrariées, des espaces repris de force… Et si la photographie était un langage de reconquête ?...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Anaïs Viand
Marion Gronier, la folie et le regard
© Marion Gronier, Quelque chose comme une araignée / Courtesy of the artist and Prix Caritas Photo Sociale
Marion Gronier, la folie et le regard
Pendant deux ans, Marion Gronier a arpenté des institutions psychiatriques en France et au Sénégal. Sans jamais montrer de visages, elle...
09 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
Daniel Obasi : l'étoffe de la révolte
Beautiful Resistance © Daniel Obasi
Daniel Obasi : l’étoffe de la révolte
À Lagos, Daniel Obasi, 30 ans, met en lumière les communautés marginalisées du Niger à travers une mode émancipatrice et...
08 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
À la Bourse de commerce, Deana Lawson suscite la réflexion
Bendy, 2019. Pinault Collection. © Deana Lawson / courtesy de l’artiste et de David Kordansky Gallery
À la Bourse de commerce, Deana Lawson suscite la réflexion
Jusqu’au 25 août 2025, la Bourse de commerce, à Paris, accueille la première exposition monographique de Deana Lawson en France. Sur les...
06 mai 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Sony World Photography Awards 2025 : Photographier le déni, documenter les résistances
The Journey Home from School © Laura Pannack, United Kingdom, Winner, Professional competition, Perspectives, Sony World Photography Awards 2025.
Sony World Photography Awards 2025 : Photographier le déni, documenter les résistances
Des corps qui chutent, des trajectoires contrariées, des espaces repris de force… Et si la photographie était un langage de reconquête ?...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Anaïs Viand
Marion Gronier, la folie et le regard
© Marion Gronier, Quelque chose comme une araignée / Courtesy of the artist and Prix Caritas Photo Sociale
Marion Gronier, la folie et le regard
Pendant deux ans, Marion Gronier a arpenté des institutions psychiatriques en France et au Sénégal. Sans jamais montrer de visages, elle...
09 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
Anouk Durocher : portrait d'une révolution intime
© Anouk Durocher
Anouk Durocher : portrait d’une révolution intime
Nous avons posé quelques questions à Anouk Durocher, artiste exposée à Circulation(s) 2025. Dans son travail, elle explore l'approche...
08 mai 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Daniel Obasi : l'étoffe de la révolte
Beautiful Resistance © Daniel Obasi
Daniel Obasi : l’étoffe de la révolte
À Lagos, Daniel Obasi, 30 ans, met en lumière les communautés marginalisées du Niger à travers une mode émancipatrice et...
08 mai 2025   •  
Écrit par Milena III