Paradis fiscal. Voilà un sujet dont on entend beaucoup parler sans jamais vraiment parvenir à se figurer la réalité qu’il revête. L’évasion fiscale, si elle a un nom, n’a pas d’images. Du moins, jusqu’à ce que les photographes Paolo Woods et Gabriele Galimberti décident de s’intéresser à ce sujet. Ce projet de trois ans, exposé aux Rencontres d’Arles en 2015, est arrivé à Paris sous la forme d’une exposition à l’université Paris II – Panthéon Assas, ouverte jusqu’au 21 avril.
Cet ambitieux travail a « démarré par une blague », raconte Paolo Woods. À l’époque, lui et Gabriele habitent en Haïti. En observant une carte des Caraïbes, ils s’aperçoivent que non loin de leur île, très pauvre, se trouve les îles Caïman, très riches – et ce non pas à cause de leurs ressources, mais grâce à l’argent qui y est dissimulé. Gabriele, qui a l’époque doit verser un impôt très important en Italie, suite au succès d’un de ses projets documentaires, plaisante : « Je pourrais aller cacher mon argent là-bas, comme ça je ne devrais plus rien à l’état italien. » C’est le déclic. Les deux comparses s’aperçoivent qu’ils ne savent rien de ce qu’on appelle les paradis fiscaux, si ce n’est qu’ils permettent de dissimuler de l’argent. « On ne savait pas si c’était vrai et d’ailleurs, ça ne l’est pas, ça ne marche pas comme ça », ajoute Paolo. Six mois plus tard, le duo décolle de Port-au-Prince, destination Grand Cayman. Puis il y aura Londres, Jersey, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Suisse, le Panama… Au final, ce voyage durera trois ans. Récit.
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