Darlene, c’est le nom du personnage inventé par Anja Niemi pour explorer la dualité des femmes. Au coeur du désert californien, la photographe norvégienne situe l’action de la série Darlene & Me dans une maison tout droit sortie des années 1950. À l’image, deux modèles – incarnées par Anja – se disputent, métaphore de la relation complexe qu’une femme peut avoir avec elle-même.
Ce travail a été inspiré par une valise que la photographe a acheté en ligne. Datant du milieu du siècle dernier, elle était remplie de brochures beauté et d’échantillons de maquillage qui appartenaient à Darlene, une esthéticienne. Le contenu de cette valise témoignait d’une profonde tristesse : « Quand je l’ai dénichée, j’ai eu le sentiment que cette femme avait échoué dans sa carrière parce qu’on lui avait mis des bâtons dans les roues », raconte Anja. De cette trouvaille sont nés les portraits de deux héroïnes en souffrance, rongées par leurs démons intérieurs.
L’esthétique de la série rappelle immédiatement l’âge d’or d’Hollywood. Comme dans un film d’Hitchcock, les tenues et les mises en pli des deux protagonistes sont impeccables. De nature introvertie, Anja incarne pourtant une Darlene majestueuse. Cheveux peroxydés au vent dans une Cadillac blanche, Darlene et son double tourmenté frôlent la perfection. Leur visage, lui, semble éteint.
À la frontière entre la mode et le cinéma, son travail a déjà été exposé aux quatre coins du globe. Sa nouvelle série Short Stories sera exposée pour la première fois à Photo London du 19 au 22 mai prochain.
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→ Retrouvez l’intégralité de la série sur le site d’Anja : www.anjaniemiphotography.com
→ Son travail est aussi accessible sur le site de sa galerie : www.thelittleblackgallery.com