À l’argentique, Beatrice Salomone capture une saison estivale infinie, dont la chaleur pousse les corps à se détendre et les esprits à s’aérer. Un univers doux aux parfums de glaces et de sel marin.
Sur la peau, le soleil projette une douce chaleur, les cheveux emmêlés par le vent chatouillent les joues, les glaces fondent dans les mains des passant·es… Dans les images de Beatrice Salomone, le ciel est estival et l’esprit léger. C’est durant l’enfance, en vacances en montagne, que la photographe venue de Rome découvre le 8e art. Ancrant sa pratique dans le temps, elle aime penser ses shootings en amont, prendre des notes, choisir avec soin le lieu, le moment, l’atmosphère pour « [s]’éloigner des sentiers battus, chercher des références moins évidentes et donner de l’importance à la narration ». Travaillant dans la mode, elle définit avant tout sa pratique comme « un moyen d’expérimenter, de s’amuser, de créer des images plaisantes ». Des images qui façonnent une saison ensoleillée refusant de passer. « L’été n’est pas seulement une période pour moi, mais un mélange d’émotions : l’insouciance, la joie, la nostalgie et – surtout – la liberté », confie l’autrice. Et à l’argentique – dont elle apprécie la douceur et les nuances – elle s’applique à donner vie à ces sensations. Plongeant dans le grain atemporel des clichés, les bribes d’un passé heureux émergent – fait de rires enjoués, de courses folles sur les pavés, de plongeons dans la mer. « Je me tourne souvent vers la jeunesse, je suis fascinée par la pureté, la naïveté et la fraicheur avec laquelle elle voit le monde », poursuit-elle. Comme des écrins d’une mémoire que l’âge trouble, elle fait surgir de son boîtier des scènes tendres, des paysages paisibles, des fragments d’un bonheur simple qu’elle se plaît à convoquer.