Le Prix IWPA, consacré aux femmes photographes, a annoncé la lauréate et les finalistes de sa 6e édition. Lumière sur Maryam Firuzi, et son hommage sensible à l’Iran, son pays d’origine.
Lancée en septembre dernier, la 6e édition de l’International Women in Photo Award (IWPA) a recueilli 750 candidatures, venues de 95 pays différents – un record pour l’événement. Initié en 2017, ce prix entend promouvoir la voix des femmes, en offrant une plus grande visibilité aux créatrices d’images. Le thème de cette année ? Solidarité. Un sujet qui a su inspirer les femmes venues d’Asie, d’Afrique et du Moyen-Orient, dont le nombre de participations à considérablement augmenté. Le 4 mars, le jury du prix, composé d’artistes et de professionnels du monde de la photographie, a annoncé une lauréate, Maryam Firuzi, et cinq finalistes : Lenka Klicperová, Irina Werning, Simona Bonanno, Huda Abdulmughni et Natela Grigalashvili. Greta Rico a quant à elle obtenu le Prix Solidarité, Eugénie Baccot le Canon Discovery, Gala Font De More Marti le Prix Cervantès, Maki Hayashida le KG+ Discovery et Ana Elisa Sotelo la mention spéciale IWPA.
© Lenka Klickperova, finaliste IWPA 2022
Installée à Téhéran, Maryam Firuzi s’est d’abord formée au cinéma, avant de se tourner vers l’image fixe, sa formation lui permettant de tisser aisément des liens entre 7e et 8e art. Touchée par les événements tragiques qui ne cessent de frapper son pays d’origine depuis janvier 2020 – les turbulences politiques, la sécheresse, le Covid, la crise économique – l’autrice s’est interrogée : quelles sont les conséquences de telles circonstances ? Comment évoluer, grandir, vivre lorsqu’on y est confronté·es ? Dans des mises en scène cinématographiques, Maryam Firuzi fait des ruines de son territoire des métaphores, représentant la douleur comme la perte. En collaboration avec d’autres femmes artistes – invitées à peindre tout ce qu’elles souhaitent sur la surface de ces lieux abandonnés – elle transforme son environnement en un tableau grandeur nature, allégorie des questionnements laissés sans réponse par les traumatismes des conflits. Une œuvre aussi belle que poignante, à découvrir au sein d’une exposition itinérante – aux côtés des créations des cinq finalistes. Celle-ci voyagera notamment à l’Alliance française de Dubaï, à l’Institut Cervantès de Paris, à la Fondation WRP de Genève ou encore au Teatro Cómico de Cordoue.
Plus d’informations sur l’exposition sur le site de l’IWPA.
© Huda Abdulmughni, finaliste IWPA 2022
© à g. Natela Gribalashvili, à d. Simona Bonanno, finalistes IWPA 2022
© Irina Werning, finaliste IWPA 2022
© Maryam Firuzi, lauréate IWPA 2022