Lodz Fotofestiwal : le défi d’être libres

05 juin 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Lodz Fotofestiwal : le défi d’être libres
© Gloria Oyarzabal
© Adrien Selbert
© Diego Moreno

Pour son édition 2024, qui se tiendra du 13 au 23 juin, le Lodz Fotofestiwal explore les significations de la liberté. Les photographes utilisent leur art pour parler de la mutation, du changement social, de l’abattement des normes et du défi d’être libres.

Libérer est l’action de s’émanciper et assumer son pouvoir, mais c’est aussi la nécessité de rendre aux autres leur liberté, un droit fondamental. Pour son édition 2024, le Lodz Fotofestiwal invite des artistes qui réfléchissent à cette vaste question : le geste de la liberté. Il s’agit de s’affranchir de structures sociopolitiques obsolètes, de se libérer d’un passé traumatisant et de pressions intérieures, ainsi que de contextes visuels et de frontières qui semblent limiter notre perception, comme l’énoncent les curateurices. D’ailleurs, l’acte de la curation devient lui aussi objet d’une libération. Le festival entend quitter les schémas préétablis et abandonner les limites curatoriales. Marta Szymańska, membre du comité de programmation de Fotofestiwal, explique : « Cette année, nous nous intéressons de plus près aux histoires de nombreux·ses auteurices pour qui la photographie est devenue un moyen de faire face à l’adversité et aux expériences difficiles. Nous accueillons également des œuvres moins intimes, où les créateurices utilisent l’imagerie pour parler de la transformation et de la libération de normes strictes telles que le patriarcat ou la religion. »

Ces pays qui n’existent plus

L’appel ouvert de cette année est particulièrement percutant et porte sur les pays actuellement en passe de perdre leur liberté ainsi que sur ces pays qui n’existent pas, car non reconnus par la communauté internationale. Cette sélection met en valeur la scène photographique européenne et comprend six projets sélectionnés parmi 1 200 candidatures. L’Albanie, la Bosnie, la Moldavie, l’Ukraine sont à l’honneur. Les artistes aborderont des sujets tels que l’histoire difficile du régime albanais (The Great Father de Camilla de Maffei) ou celle de la Bosnie-Herzégovine d’après-guerre (The Real Edges d’Adrien Selbert). An Atlas of Countries That Don’t Exist est un projet du duo artistique italien Lavinia Parlamenti et Manfredi Pantanella, qui s’intéresse à cinq régions dont l’indépendance et l’identité n’ont pas été reconnues au niveau international. Maria Gutu construit à partir du lien entre les habitant·es de la Moldavie et leur territoire, confronté à l’émigration croissante des jeunes. Mykhaylo Palinchak porte la voix de tous·tes les Ukrainien·nes et se penche sur l’écho permanente des sirènes. Un rappel constant que nous vivons dans un monde dangereux et en constante évolution.

© Lavinia Parlamenti & Manfredi Pantanella

© Maria Gutu
À lire aussi
Diego Moreno, une empathie pour les monstres
Diego Moreno, une empathie pour les monstres
Sujets insolites ou tendances, faites un break avec notre curiosité. En retravaillant des images d’archives, Diego Moreno fait apparaître…
10 août 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
« Srebrenica (nuit à nuit)», portrait d’une génération post-génocide
« Srebrenica (nuit à nuit)», portrait d’une génération post-génocide
En 1995, la guerre de Bosnie-Herzégovine opposant les populations serbes, croates et bosniaques s’achevait. Vingt ans plus tard, la ville…
31 mai 2019   •  
Écrit par Fisheye Magazine

Explorez
13 expositions photographiques à découvrir en octobre 2025
Residency InCadaqués 2025 © Antoine De Winter
13 expositions photographiques à découvrir en octobre 2025
La rentrée scolaire est souvent synonyme de foisonnement d'expositions. Pour occuper les journées d'automne et faire face à la dépression...
08 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Antoine Béguier, au cœur des strates identitaires du Kirghizistan
Autoroute de la soie © Antoine Béguier
Antoine Béguier, au cœur des strates identitaires du Kirghizistan
Antoine Béguier a parcouru le Kirghizistan pendant plusieurs années. Ses voyages et ses rencontres lui ont révélé un pays en pleine...
01 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Annissa Durar : une cueillette visuelle de senteurs
The Rose Harvest © Annissa Durar
Annissa Durar : une cueillette visuelle de senteurs
La photographe américano-libyenne Annissa Durar a documenté, avec beaucoup de douceur, la récolte des roses à Kelâat M’Gouna, au sud du...
13 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Sous le soleil d'Italie avec Valentina Luraghi
Mediterraneo © Valentina Luraghi
Sous le soleil d’Italie avec Valentina Luraghi
À travers sa série Mediterraneo, Valentina Luraghi nous transporte dans ses souvenirs d’été. Le·la spectateur·ice y découvre le...
29 août 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Voyage au centre de la terre brésilienne
Périphérie de São Paulo, 2020 @Vincent Catala
Voyage au centre de la terre brésilienne
Comment représenter un pays de façon juste et nuancée, loin des clichés véhiculés autour de ce dernier ? L’impressionnant Île-Brésil de...
10 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Prix Photographie & Sciences : Julien Lombardi et Richard Pak exposent à la Villa Pérochon
Inframundo, de la série Planeta, 2024 © Julien Lombardi
Prix Photographie & Sciences : Julien Lombardi et Richard Pak exposent à la Villa Pérochon
Du 11 octobre 2025 au 21 février 2026, la Villa Pérochon devient théâtre de sciences, présentant les travaux de Julien Lombardi, lauréat...
10 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
15 séries qui célèbrent l'automne
15 séries qui célèbrent l’automne
Le soleil se fait de plus en plus discret, les feuilles commencent doucement à changer de couleur, quitter sa couette le matin se fait de...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Flore Prébay : De deuil et de papier
Iceberg, de la série Deuil blanc © Flore Prébay
Flore Prébay : De deuil et de papier
Du 16 octobre au 30 novembre 2025, la Fisheye Gallery présente Deuil blanc, de Flore Prébay, dans le cadre des Rencontres photographiques...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger