À l’abri des regards, dans l’intimité d’un studio de photo ou d’un appartement en ville, Manuel Obadia-Wills, la trentaine, jongle entre commandes commerciales et projets personnels. Installé à Paris, l’artiste « célèbre l’humanité et la construction de l’identité, à travers des images et des portraits intimes ». Avant tout photographe de personnalités publiques, il participe aux shootings des pop stars francophones – Lous and the Yakuza, Angèle ou le duo Ibeyi – ou encore, à la réalisation de couvertures d’albums – Mind Power Mind Control de Jeff Mills par exemple – et de clips musicaux, notamment pour Crystal Murray. Derrière cet aspect majeur de son travail, il y recherche « la possibilité de rencontrer et de dialoguer avec des personnes qui sont une source d’inspiration, et qui [l]’amènent à réfléchir profondément et à contempler le sens de notre existence ». Un éclairage minimal, une lumière naturelle, une caméra qui frôle ses sujets avec sensualité… il en faut peu à ce véritable esthète pour réaliser des clichés semblables à des dessins. « Quel que soit le sujet, mon objectif est de créer un sentiment d’intimité, une connexion humaine », poursuit-il. Comme de nombreux·ses jeunes artistes visuel·les parmi les plus fascinant·es dans le paysage créatif contemporain, Manuel Obadia-Wills a été bercé par les univers queer, sulfureux et rebelles de Larry Clark ou de Gregg Araki, photographes et réalisateurs emblématiques des années 1990 et 2000. On retrouve d’ailleurs dans son œuvre une obsession pour le désir, la sublimation du corps et de la sexualité de la jeunesse, l’excès dans les effets… Autant de thématiques portées par des personnages singuliers. Ses passions premières – la peinture, la sculpture – Manuel Obadia-Wills ne s’en est détourné qu’en apparence, en passant exclusivement à une écriture photographique et vidéo. Car en effet, l’artiste étudie à merveille la dynamique dans le figement, à travers une pratique qu’il aime qualifier lui-même de profondément « instinctive et viscérale ».
Manuel Obadia-Wills, esthète au service de l’émotion
© Manuel Obadia-Wills
À lire aussi
© Anaïs Tohé-Commaret & Nicolas Jardin, Way Out (Maud Geffray) / Courtesy of Premier Cri
BabySolo33, Maud Geffray, Franky Gogo… chacun·e de ces artistes développe un univers esthétique singulier, qui brouille les codes et…
© Jan Philipzen
Jan Philipzen, à la fois photographie et musicien, possède un univers fascinant. À tout juste 25 ans, il décrit son travail comme…
Explorez
Autoportrait avec JEB, E. 9th Street, New York, 1970 © Donna Gottschalk, Courtesy de l’artiste et de Marcelle Alix
Avec Nous Autres, Donna Gottschalk et Hélène Giannecchini avec Carla Williams, présentée jusqu’au 16 novembre 2025, le Bal signe une...
Two Dinners, 2024 © Nyo Jinyong Lian
Du 7 juillet au 5 octobre 2025, la Fisheye Gallery ouvre son espace arlésien à quatre artistes émergentes : Eloïse Labarbe-Lafon, Anna...
© Agathe Baur / Instagram
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye ont été façonnées par des récits de genre, de sexualité, de figures...
© Manbo Key.
À l'occasion du mois des Fiertés, nous avons sélectionné une série d’ouvrages photographiques consacrés à la communauté LGBTQIA+....
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Lesbians Unite, Revolutionary Women’s Conference, Limerick, Pennsylvanie, octobre 1970 © Donna Gottschalk, Courtesy de l’artiste et de Marcelle Alix
Cette semaine, dans les pages de Fisheye, les images s’accrochent sur les cimaises de divers espaces d’expositions à Paris et ailleurs...
© Nicolas Serve
À l’occasion des Rencontres de la photographie d’Arles 2025, la Galerie Triangle revient avec GÉNÉRATION, un événement dense et...
Parce que. Ici., 2021-2025 © Anne Desplantez & les enfants du Sarthé
« Ensemble », l’édition 2025 de L’été photographique de Lectoure, met à l'honneur le collectif. Du 12 juillet au 21 septembre 2025, la...
Autoportrait avec JEB, E. 9th Street, New York, 1970 © Donna Gottschalk, Courtesy de l’artiste et de Marcelle Alix
Avec Nous Autres, Donna Gottschalk et Hélène Giannecchini avec Carla Williams, présentée jusqu’au 16 novembre 2025, le Bal signe une...