Margaret Lansink : Friction, l’amour en étendard

21 juin 2023   •  
Écrit par Lucie Guillet
Margaret Lansink : Friction, l’amour en étendard
Friction © Margaret Lansink
Friction © Margaret Lansink

Esthétisme, poésie et minimalisme rythment l’art de Margaret Lansink. À l’occasion de sa nouvelle exposition Friction, présentée à la Galerie Bildhalle d’Amsterdam jusqu’au 9 septembre, elle revient sur son art inspiré de sa vie personnelle, de Simone de Beauvoir et de la culture japonaise.

« Grâce à mon utilisation de la photographie intuitive, je souhaite créer des images qui présentent une réflexion ouverte et honnête de mes propres émotions, de mes doutes ou de mes luttes dans la vie », déclare Margaret Lansink. Ce pont bâti entre ses blessures et ses joies est ce qui caractérise son travail – des émois entourés de pudeur. Dans sa dernière série, Friction, l’artiste s’inspire des écrits de Simone de Beauvoir qui l’ont profondément touchée. « En lisant les textes de cette autrice, j’ai parfois l’impression que mes pensées intérieures sur la vie sont exprimées. L’essentiel de sa philosophie me tient à cœur : ”La vie est un processus de devenir, d’éternel devenir !” », confie la photographe. Une manière pour elle de convaincre les gens d’embrasser l’idée que la vraie beauté réside dans le changement.

Un message universel

Une démarche née bien avant la réalisation de sa dernière série – dans laquelle elle reprend certaines œuvres de ses précédents projets, Borders of Nothingness et plus récemment On the Mend. Au cœur de ce dernier, elle illustrait, en s’inspirant de la philosophie japonaise Wabi Sabi, le voyage que sa fille et elle ont entrepris pour se reconnecter après une longue période de séparation. Un lien intrinsèque entre sa vie personnelle et la culture du pays du soleil levant qui n’a de cesse de l’influencer. Sa technique de collage en est directement inspirée, puisque l’utilisation des feuilles d’or provient de l’art du Kintsugi qui consiste à réparer des objets brisés. La photographe choisit de se nourrir de cette technique afin d’embellir les blessures, qu’elles soient physiques ou psychologiques, de ne pas les cacher et en avoir honte, mais de les guérir. « C’est ainsi que j’invite doucement les spectateurices à s’embarquer dans un voyage à travers son propre réseau complexe de souvenirs et d’émotions ». Et bien qu’il y ait eu des blessures, des cassures, ce n’est pas ce qui ressort de l’art de Margaret Lansink. Cette dernière préfère s’accrocher à une idée universelle : l’amour. Quel qu’il soit, sous toutes ses formes, celui qu’elle ressent pour sa fille aînée, celui que lui inspire la nature qui l’entoure, ce sentiment éternel transperce ses œuvres. Il se ressent de la photo au collage en passant par l’utilisation de la technique du platine palladium (qui lui sert à représenter au mieux les différents gris), ou encore à travers le récit qui a inspiré le processus. Tout le cheminement créatif de son œuvre en est empli. « C’est aussi ce que me disent les gens ; mes images les touchent tellement parce qu’iels peuvent y sentir une partie d’elleux-mêmes. Des histoires qui pourraient être les leurs », conclut l’artiste.

Friction © Margaret Lansink
Friction © Margaret Lansink
Friction © Margaret Lansink
Friction © Margaret Lansink
Friction © Margaret Lansink
Friction © Margaret Lansink
Friction © Margaret Lansink
Friction © Margaret Lansink
Friction © Margaret Lansink
Explorez
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Love, de la série Huá biàn © Agathe Veidt
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Agathe Veidt saisit la fête et les chants de révolte au cœur d’une boîte de nuit de renom à Shenzhen. De retour en France, elle tricote...
29 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Katrin Koenning et le deuil partagé du vivant
© Katrin Koenning, between the skin and sea / Courtesy of the artist and Chose Commune
Katrin Koenning et le deuil partagé du vivant
Photographe établie en Australie, Katrin Koenning signe between the skin and sea, un livre bouleversant paru chez Chose Commune en 2024....
27 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
La sélection Instagram #508 : jeux de mains
@ Zoé Schulthess / Instagram
La sélection Instagram #508 : jeux de mains
Lien entre soi et le monde, la main suscite un intérêt immuable dans le domaine des arts. Les photographes de notre sélection Instagram...
27 mai 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Êtes-vous triste ? : Sophie Calle au Mrac Occitanie
© Sophie Calle
Êtes-vous triste ? : Sophie Calle au Mrac Occitanie
Jusqu’au 21 septembre 2025, le Mrac Occitanie à Sérignan accueille l’exposition Êtes-vous triste ?, une exploration délicate de l’univers...
24 mai 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Le  7 à 9 de CHANEL, les visages pluriels d’Omar Victor Diop
© Omar Victor Diop
Le 7 à 9 de CHANEL, les visages pluriels d’Omar Victor Diop
Troisième invité du cycle "Le 7 à 9 de CHANEL", le photographe sénégalais Omar Victor Diop a offert au public du Jeu de Paume un moment...
30 mai 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Love, de la série Huá biàn © Agathe Veidt
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Agathe Veidt saisit la fête et les chants de révolte au cœur d’une boîte de nuit de renom à Shenzhen. De retour en France, elle tricote...
29 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Sidewalk Stills, les déchets des marchés de Charles Negre
Sidewalk Stills © Charles Negre
Sidewalk Stills, les déchets des marchés de Charles Negre
Dans Sidewalk Stills, le photographe français Charles Negre offre un regard sensible sur les déchets qui parsèment les sols des marchés...
29 mai 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Thomas Paquet : « imposer une économie de gestes »
© Thomas Paquet. Vignettage
Thomas Paquet : « imposer une économie de gestes »
À l’occasion du Paris Gallery Weekend, la Galerie Thierry Bigaignon présente, jusqu’au 31 mai 2025, une exposition personnelle de...
29 mai 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche