Photographe grenobloise installée à Arles, Marion Brun explore dans sa série echos, la complémentarité des couleurs et des textures, le paradoxe d’images silencieuses qu’on entend pourtant bruire.
Artisane d’un art délicat — la capture d’une histoire pas encore formulée — Marion Brun se penche ici sur la manière dont la lumière ébauche le début d’une narration, en floute les continuités. Blanche comme la robe d’un poulain qui s’ébroue dans le jour mourant, violette comme des fleurs ou la veste d’un passant dans le métro ou encore de ce vert luxuriant des herbes qu’on sent foisonner dans la nuit, elle se diffracte en explosions discrètes de tons complémentaires, échos mystérieux et clairs, comme les traces d’une comptine chuchotée à l’oreille. « Je ne travaille pas autour de thématiques ou de sujets spécifiques. Je cherche plutôt à créer un univers et une atmosphère qui me parlent et me plaisent. On y retrouve souvent des paysages nocturnes, des silhouettes et animaux, sortes de personnages de contes. La plupart du temps, se crée une atmosphère à la fois très silencieuse et magique, avec une touche d’étrangeté », explique-t-elle.
Entre le jour et la nuit, la netteté et le flou, echos s’ancre ainsi dans un territoire précis, celui du passage, tel ce chat à la fois immobile et mu par le dédoublement de l’image, entre le monde extérieur et intérieur. « Les espaces naturels sont mes domaines de prédilection. Je suis fascinée par les montagnes, ainsi, elles sont très présentes dans mes séries. Sans préparer une idée précise en amont, j’explore des paysages et territoires divers ou bien mon quotidien, qui deviennent finalement toujours prétextes à une exploration plus intérieure », conclut la photographe.