
« Pour moi, la mode est un moyen d’évasion. Ayant grandi dans la banlieue de Melbourne, j’ai trouvé du réconfort dans les magazines, où les personnages et les récits décrits me transportaient dans des royaumes imaginaires, offrant une rupture bienvenue avec la réalité », explique Daniel Archer. Le photographe australien, désormais établi à Londres, se plaît à prolonger ce monde fabuleux au fil de ses images. Ici, des lignes droites et courbes, à la géométrie parfaite, esquissent le contour de silhouettes. Souvent nimbées de flou, elles se dévoilent dans des jeux de lumière, sublimant les mouvements et reflets des étoffes. Les noirs profonds sont pareils à de l’encre de Chine quand les nuances vaporeuses ont des airs de pastel ou d’aquarelle. « Je m’inspire fréquemment de peintures. Il s’agit d’une source de stimulation visuelle et émotionnelle. Lorsque j’éprouve une connexion avec une palette de couleurs particulière, j’incorpore ces éléments à mes propres compositions dans le but de créer une réaction similaire chez celui ou celle qui regarde, confie l’artiste. On pourrait dire que mon travail consiste davantage à essayer de comprendre mon attirance subconsciente pour certaines formes, certains objets ou motifs, avant de les célébrer. » Ces résonances entre les supports plastiques se distillent également dans les paysages qu’il signe. En un coup d’œil, l’aube ou le crépuscule se transforment en mousseline de soie dorée ou argentée. Les nuages prennent la texture d’un velours dévoré couleur de cendre. « La photographie est un outil visuel qui me permet de capturer un sentiment ou une histoire. Mon approche est une fusion permanente de tout ce qui m’intéresse et m’intrigue », conclut-il.


















