Nathalie Ericson : déesse surréaliste des forêts nordiques

19 mars 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
Nathalie Ericson : déesse surréaliste des forêts nordiques
© Nathalie Ericson
© Nathalie Ericson
© Nathalie Ericson

Noirs et blancs au cœur de la forêt boréale, les clichés de Nathalie Ericson, photographe et plasticienne suédoise, mêlent au monochrome ses pensées et les divinités qui habitent encore la Suède. Entre les troncs dénudés et l’absence de contraste, ses figures humaines, aussi mystiques que surréalistes, habitent le cadre dans une verticalité énigmatique. Moins sorcière que prêtresse la photographe se joue des codes gothiques – la forêt inquiétante, la femme seule face au paysage – et les détourne au service d’une double pulsion : donner à voir le soi dans son ancrage au monde forcément naturel, et les forces mystiques de ce même décor, empruntes de mythologies scandinaves. Définissant son travail comme « des autoportraits chorégraphiés explorant son monde poétique intérieur », elle produit à l’argentique une image travaillée, parfois altérée où se retrouve l’influence de Maya Deren et Jan Svankmayer qu’elle revendique comme inspirations premières. Ici une femme étreint les branches noueuses d’un bosquet, là un papillon domine un étang argenté, ou bien s’échappe, tel l’esprit d’un défunt, d’une croix qu’un rayon blanc traverse. Au service de cette religiosité alternative, la surimpression et les symétries artificielles de l’image évoquent un surréalisme revisité à l’aune d’influences nordiques et rendu possible par l’expérimentation technique et plastique. Autant de procédés dont la photographe use pour créer cette étrange impression d’apercevoir ce qui n’était pas destiné à l’œil humain. Les clichés surgissent ainsi comme les instantanés d’une forêt intérieure, peuplés de corps énigmatiques, ou extrait d’une histoire dont la photographie ne fixerait qu’une phrase : « J’écris mes photos autant que je les crée ».

© Nathalie Ericson

© Nathalie Ericson

© Nathalie Ericson
© Nathalie Ericson

© Nathalie Ericson
© Nathalie Ericson
© Nathalie Ericson

© Nathalie Ericson

© Nathalie Ericson
© Nathalie Ericson

© Nathalie Ericson

© Nathalie Ericson
© Nathalie Ericson
À lire aussi
Irene Trancossi : mythologies ancestrales et jardin à soi
© Irene Trancossi
Irene Trancossi : mythologies ancestrales et jardin à soi
Irene Trancossi et son univers gravitent autour des mondes de l’art, de la mode et de la musique – en créant des pochettes d’albums et…
08 décembre 2023   •  
Écrit par Milena III
La poétique et brumeuse échappatoire de Roberto De Mitri
La poétique et brumeuse échappatoire de Roberto De Mitri
Si l’Italien Roberto de Mitri se présente comme un homme d’affaire diplômé d’économie, c’est pourtant le médium photographique qui…
06 janvier 2023   •  
Écrit par Pablo Patarin

Explorez
Marie Le Gall : photographier un Maroc intime
© Marie Le Gall
Marie Le Gall : photographier un Maroc intime
Absente depuis vingt ans, lorsque Marie Le Gall retourne enfin au Maroc, elle découvre un territoire aussi étranger que familier....
22 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Visions d'Amérique latine : la séance de rattrapage Focus !
© Alex Turner
Visions d’Amérique latine : la séance de rattrapage Focus !
Des luttes engagées des catcheuses mexicaines aux cicatrices de l’impérialisme au Guatemala en passant par une folle chronique de...
20 novembre 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Richard Pak tire le portrait de l’île Tristan da Cunha
© Richard Pak
Richard Pak tire le portrait de l’île Tristan da Cunha
Avec Les îles du désir, Richard Pak pose son regard sur l’espace insulaire. La galerie Le Château d’Eau, à Toulouse accueille, jusqu’au 5...
20 novembre 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
It starts with an end : Edward Lane capture l’âme d’un village de Roumanie
© Edward Lane
It starts with an end : Edward Lane capture l’âme d’un village de Roumanie
« Il y a des endroits qui semblent exister dans un monde à part… » C’est en ces mots qu’Edward Lane présente Rachitele, le village...
18 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Marie Le Gall : photographier un Maroc intime
© Marie Le Gall
Marie Le Gall : photographier un Maroc intime
Absente depuis vingt ans, lorsque Marie Le Gall retourne enfin au Maroc, elle découvre un territoire aussi étranger que familier....
22 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Aleksandra Żalińska rend un tendre hommage à sa grand-mère
© Aleksandra Żalińska
Aleksandra Żalińska rend un tendre hommage à sa grand-mère
À travers But please be careful out there, Aleksandra Żalińska photographie sa grand-mère, avec qui elle entretient une grande...
22 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Mode et séduction : Austn Fischer allie art et Tinder
© Austn Fischer
Mode et séduction : Austn Fischer allie art et Tinder
Installé à Londres, Austn Fischer puise dans les ressorts de la communauté LGBTQIA+ pour interroger les notions traditionnelles de genre....
21 novembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Elie Monferier : visible à la foi
© Elie Monferier
Elie Monferier : visible à la foi
À travers Sanctuaire – troisième chapitre d’un projet au long cours – Elie Monferier révèle, dans un noir et blanc pictorialiste...
21 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas