Neil Kryszak : quand la photographie part en délire psychique

12 janvier 2024   •  
Écrit par Milena III
Neil Kryszak : quand la photographie part en délire psychique
© Neil Kryszak
© Neil Kryszak

À la lumière des néons, le soir, des flaques d’eau reluisent dans une rue déserte, une voiture est entièrement redessinée par les reflets d’un casino ou d’une enseigne de motel, ambiance américaine. Originaire de New York, résidant à Los Angeles, Neil Kryszak puise en partie dans l’inépuisable esthétique rétro synthwave des années 1980. L’artiste a été formé à la musique et au cinéma, et cela se ressent beaucoup dans son travail photographique, qui vient d’un désir de créer des paysages de rêve hypnagogique – un état de semi-conscience – , tant pour lui-même que pour ses spectateurices. Le réel ne l’intéresse guère, pas plus que l’imagination pure. Seul le brouillage des frontières de la réalité le motive. « Mon approche découle de mes aventures méditatives et exploratoires, révèle-t-il. Je cherche à créer des images qui traduisent un domaine situé quelque part entre les dimensions physiques et psychologiques. » Grand illusionniste, Neil Kryszak parvient à surmonter sa propre angoisse de la banalité, son sentiment du glauque ou du maussade à coup de surréalisme et d’onirisme. Son œuvre, qu’elle soit musicale ou visuelle, est une autoréflexion constante, et constitue un voyage palpitant dans les tréfonds de la condition humaine et de sa complexité. « Je suis particulièrement inspirée par le son et la fréquence, la lumière et le travail de l’ombre, la guérison, la transformation et les paysages illimités de notre imagination. Mon inspiration provient principalement de mon désir d’évoquer des émotions, d’éveiller la curiosité et de créer des liens par le biais de récits visuels, ainsi que de traduire des idées musicales en formes visuelles », confie-t-il. Largement inspiré par la transformation et la navigation à partir d’expériences négatives, les atmosphères capturées par Neil Kryszak sont brumeuses, étranges, prennent souvent place dans des lieux délaissés. Neil Kryszak donne ce pouvoir au 8e art de dépasser la stricte réalité pour l’emmener au cœur du fantasme, du rêve et de la beauté. « Je cherche à créer des miroirs à travers mes photographies, encourageant les spectateurices à se connecter à leurs expériences, à s’engager dans des couches plus profondes de la conscience, et à simplement se connecter avec les autres dans un royaume de langage au-delà des mots », conclut-il. On pourra se laisser porter, à volonté, par les amples synthétiseurs, les sons psychédéliques et l’ambiance hallucinée d’un morceau que l’on imagine déjà porter vers l’infini. 

© Neil Kryszak

© Neil Kryszak
© Neil Kryszak
© Neil Kryszak
© Neil Kryszak
© Neil Kryszak
© Neil Kryszak
© Neil Kryszak
© Neil Kryszak

© Neil Kryszak
© Neil Kryszak

© Neil Kryszak
© Neil Kryszak

À lire aussi
Pascal Greco fait perdurer la flamme des néons hongkongais
Pascal Greco fait perdurer la flamme des néons hongkongais
Dans Hong Kong Neon, le photographe suisse-italien Pascal Greco a capturé, au polaroid et pendant huit ans, une lumière emblématique de…
08 avril 2021   •  
Écrit par Finley Cutts
Une Chine postapocalyptique
Une Chine postapocalyptique
La photographe française Marilyn Mugot a voyagé en Chine de 2016 à 2018. Là-bas, elle a réalisé Night Project, une errance dans les…
14 mars 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Explorez
Dans l’œil de Zoé Isle de Beauchaine : des produits pharmaceutiques sublimés
Mieux Vivre, Le Bain, août 1936 Photographie de Paul Wolff
Dans l’œil de Zoé Isle de Beauchaine : des produits pharmaceutiques sublimés
Aujourd’hui, plongée dans les pages d’une ancienne revue pharmaceutique. Dans le cadre de l’exposition Années 1930 et modernité : l’âge...
18 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Lux : la naissance d’un rendez-vous photographique
© Deanna Dikeman
Lux : la naissance d’un rendez-vous photographique
Pour son premier évènement, le tout nouveau Réseau Lux nous en met plein la vue en investissant les murs d’un ancien bureau de poste du...
15 novembre 2024   •  
Écrit par Agathe Kalfas
Les coups de cœur #518 : Cecilia Pignocchi et Emma Corbineau
© Cecilia Pignocchi. Tempo Bello
Les coups de cœur #518 : Cecilia Pignocchi et Emma Corbineau
Cecilia Pignocchi et Emma Corbineau, nos coups de cœur de la semaine, dévoilent un cabinet de curiosités constitué de souvenirs et de...
11 novembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Approche 2024 ou l’art de mettre en scène
© Antoine De Winter Courtesy Hangar Gallery
Approche 2024 ou l’art de mettre en scène
Du 7 au 10 novembre 2024, le Salon Approche présente sa 8e édition. Au 40 rue de Richelieu, à Paris, quinze expositions personnelles...
07 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Mode et séduction : Austn Fischer allie art et Tinder
© Austn Fischer
Mode et séduction : Austn Fischer allie art et Tinder
Installé à Londres, Austn Fischer puise dans les ressorts de la communauté LGBTQIA+ pour interroger les notions traditionnelles de genre....
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Elie Monferier : visible à la foi
© Elie Monferier
Elie Monferier : visible à la foi
À travers Sanctuaire – troisième chapitre d’un projet au long cours – Elie Monferier révèle, dans un noir et blanc pictorialiste...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Visions d'Amérique latine : la séance de rattrapage Focus !
© Alex Turner
Visions d’Amérique latine : la séance de rattrapage Focus !
Des luttes engagées des catcheuses mexicaines aux cicatrices de l’impérialisme au Guatemala en passant par une folle chronique de...
20 novembre 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Richard Pak tire le portrait de l’île Tristan da Cunha
© Richard Pak
Richard Pak tire le portrait de l’île Tristan da Cunha
Avec Les îles du désir, Richard Pak pose son regard sur l’espace insulaire. La galerie Le Château d’Eau, à Toulouse accueille, jusqu’au 5...
20 novembre 2024   •  
Écrit par Costanza Spina