Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont particulièrement marquée. Des récits personnels aux visites de divers événements, c’est le moment de (re)partager nos coups de cœur d’avril 2025 !
Aliocha Boi
Au début du mois, Aliocha Boi dévoilait Midnight Sun aux éditions Collapse Books. La série consignée dans ce beau-livre résulte d’une résidence passée à bord d’un bateau scientifique naviguant dans les eaux du pôle Nord, là où le jour s’éternise pendant de longues semaines. Contrairement aux images immaculées qui peuplent les imaginaires, ici, la région se découvre dans des nuances de jaunes, d’orange, de rouges et de bleus, pastel ou profonds qui se déclinent selon les rayons. « En tant que photographe, c’est la lumière très changeante – malgré le soleil qui reste quasiment au même niveau – qui m’a marqué », confie l’artiste.
Francesca Forquet
Francesca Forquet nous invite à prendre part à un événement singulier. Comme le nom de la série le suggère Corgi Race s’intéresse aux courses de corgis qui prennent place sur une plage californienne et qu’elle a découvertes grâce à un couple d’amis. « C’était une vision paradisiaque pour quelqu’un comme moi qui aime l’absurde. J’ai immédiatement commencé à prendre des portraits des chiens et de leurs propriétaires », explique-t-elle. Dans une esthétique pop, elle croise ainsi les approches documentaire et humoristique pour rendre compte des nombreuses épreuves qui rythment ce rassemblement.
Raphaëlle Peria et Fanny Robin
Il s’agit « d’un moment de bascule de notre écosystème », indique Raphaëlle Peria. Cette dernière a remporté la quatrième édition du BMW ART MAKERS aux côtés de la curatrice Fanny Robin. Ensemble, elles ont imaginé Traversée du fragment manquant, dont elles nous ont dévoilé de premières images au début du mois. La série s’inspire d’un souvenir de l’artiste qui remonte à l’enfance, quand elle jouait sur la péniche où vivait son père, sur le canal du Midi. Dans une approche poétique faisant appel à la gravure et à des matières cuivrées, ses compositions montrent alors les arbres qui bordent la rive et qui sont voués à disparaître à cause d’un champignon qui les attaque.
Sander Coers
Sander Coers a fait de la mémoire son thème de prédilection. Dans Eulogy, sa dernière série en date, l’artiste part d’une photographie de son grand-père pour évoquer les traumatismes intergénérationnels. Pour ce faire, il utilise différents supports colorés, tels que les textiles, le bois, la céramique et les images générées par intelligence artificielle, afin de matérialiser l’influence que nos souvenirs peuvent avoir sur notre existence. « Dans ma famille, il y a beaucoup de choses dont on ne parle pas, surtout en ce qui concerne les traumatismes passés. Ce silence a engendré une sorte de distance par rapport à notre propre héritage, révèle-t-il. À travers mon travail, j’essaie de combler ce fossé en créant notamment un espace pour des conversations qui n’auraient peut-être pas eu lieu autrement. »
Stefan Dotter
« Je n’ai pas entrepris ce projet dans un but précis, mais simplement par pur intérêt pour l’artisanat traditionnel et la recherche de la beauté », explique Stefan Dotter. Dans Women of the Sea, le photographe dépeint avec douceur le quotidien des ama. Ces plongeuses japonaises, de moins en moins nombreuses, récoltent notamment des perles sans avoir recours à des bouteilles d’oxygène. Leur pratique résulte d’un savoir-faire ancestral unique, transmis de génération en génération et inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO depuis 2017.