Notre terre, fragile et poétique

19 décembre 2018   •  
Écrit par Anaïs Viand
Notre terre, fragile et poétique

Vincent Bousserez, 44 ans, est un photographe explorateur. Depuis plusieurs années, il poursuit les traces visibles et invisibles de l’homme. Cette quête le conduit, en mars 2018, jusqu’au Lac Baïkal, en Russie. Il signe avec Empreintes, une série poétique et engagée.

« En 2001 je suis parti de Paris pour l’Asie du Sud-est pendant quatorze mois de voyage, avec mon sac à dos. À l’époque je dessinais. J’ai d’ailleurs plusieurs carnets de ce voyage remplis de dessins et d’écrits, réalisés au Népal, en Inde, en Thaïlande, au Laos, au Cambodge. Au milieu de mon voyage, au Sri Lanka, je suis littéralement tombé dans la photographie. Mes dessins ont brusquement laissé place à des pellicules. Mon passé de dessinateur m’apportait un œil aiguisé, le cadrage, la composition ;  et la photographie l’instantané, la spontanéité, la sensibilité. C’est à ce moment que je suis devenu photographe. » Vincent Bousserez est un artiste passionné par les voyages extrêmes et les contrées peu explorées. Et pour créer ses concepts, l’artiste allie deux médiums : la photographie et le dessin. Ce dernier aime explorer les échelles et les dimensions et jouer avec les perspectives. « Nous sommes infiniment petits à l’échelle de l’Univers, et nous l’oublions bien souvent, c’est cela que je tente de rappeler avec mes images ». Ses explorations photographiques sont bien souvent écologiques.

L’émotion surgie de l’imperfection

« Partout sur notre planète, l’espèce humaine laisse des traces. L’empreinte de son poids dans la terre en est la toute première, mais elle est si loin d’être la seule, explique le photographe. Plus ou moins éphémères, profondes, et destructrices, ces traces humaines signalent à la fois notre arrivée et notre départ. » Ces dernières années, il s’est rendu en Finlande, en Suède, en Norvège, en Islande, et en Russie afin de documenter le passage de l’homme sur terre. « Plus l’humanité grandit, plus elle s’étend et plus cela coûte cher au monde qui nous entoure », ajoute-t-il. Et c’est au Lac Baïkal, en mars 2018, qu’il concrétise sa série Empreintes, un travail poétique et engagé. « En travaillant sur ce projet, j’ai réalisé qu’il était plus facile de photographier des landscapes sublimés, à la lumière parfaite, que l’ordinaire, le normal, l’imparfait. C’est néanmoins le seul moyen, selon moi, de dégager de la poésie. L’émotion surgie de l’imperfection. », confie-t-il. Ce joli témoignage sur la fragilité de notre monde invite à la réflexion. Et si chacun d’entre nous essayait de réfléchir à son empreinte ? N’est-il pas temps de penser des modes de vie en communion avec la nature ? Une chose est sûre, Vincent Bousserez laisse sa trace. « Il faut avoir conscience des traces visibles ou invisibles de l’homme, et il est nécessaire de montrer cette empreinte, plutôt que d’éviter d’y penser », conclut-il.

© Vincent Bousserez

© Vincent Bousserez© Vincent Bousserez© Vincent Bousserez© Vincent Bousserez© Vincent Bousserez

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