Jusqu’au 22 septembre, l’exposition PERFORMANCE au MRAC Occitanie fait dialoguer art et sport. L’événement fait partie de l’Olympiade culturelle, organisée par le Comité Olympique 2024, et a pour but de reconnaître et d’encourager la vitalité de la création contemporaine dans le champ de la photographie sur la scène artistique française.
L’événement est le fruit d’une commande lancée à des artistes de l’image dont les œuvres rentreront au sein de la collection du Centre national des arts plastiques. En cette année olympique, l’idée est de valoriser les liens existants entre art et sport à travers la notion de « performance », propre à ces deux domaines. L’exposition collective entend questionner les impératifs d’excellence et de compétition, ainsi que les valeurs dites « universelles » portées par les Jeux. Par la photographie, le sport est représenté en dehors des stéréotypes médiatiques et il est abordé par des esthétiques propres au reportage, à la communication visuelle, aux nouvelles cultures urbaines, à la mode. « La dimension performancielle est plus que jamais un enjeu, à l’heure où la démultiplication des régimes scopiques autorisés par la technique permet les analyses visuelles les plus extrêmes de la réalisation d’une action dans l’espace et dans le temps » déclare le commissaire Pascal Beausse. Une large place est accordée aux nouveaux sports inclus au JO, de la breakdance à l’escalade, en passant par le skate. « Plutôt que chercher à tout montrer du geste sportif, les artistes nous invitent à découvrir de nouvelles formes de beauté et de mystère, en approchant l’énigme qui lie la dépense physique à l’émotion » conclue Pascal Beausse.
Un éloge du mouvement sous toutes ses formes
À travers son objectif, chacun·e des artistes explore une esthétique du mouvement par un biais différent. La danse occupe une place importante dans ces réflexions. Elle est à la fois un objet photographique aux infinies possibilités, à la fois, un éloge du mouvement sous toutes ses formes. Nestor Benedini a pratiqué le hip-hop et la danse contemporaine pendant treize ans, avant de se passionner pour la photographie et la vidéo. À travers des courts films de danse ou des clips musicaux, l’artiste propose un langage visuel du corps dans l’espace. Lila Neutre, en alliant théorie des images, sociologie du corps et du genre et Fashion Studies, nous invite à « considérer les apparences comme des espaces d’empowerment. » L’étude du corps lui permet d’interroger les expressions de soi et la quête d’identité dans la société occidentale contemporaine. Samir Laghouati-Rashwan explore la politique de l’espace et du corps. Il interroge notre rapport à l’autre et notre manière de nous le représenter. Par ce regard, il déconstruit les représentations physiques au sein des espaces institutionnels les plus médiatisés. Chacun·e des artistes invité·es dans l’exposition vient chambouler notre rapport au sport, qui devient un lieu de rencontre et de relation.
Un ouvrage collectif éponyme est publié en même temps que l’exposition, avec des contributions, entre autres, de Camille Bardin, Prune Benedini, Sonia Chiambretto, Hélène Frappat.