Fisheye vous donne la parole durant le confinement. Chaque semaine, découvrez des photos et son auteur(e). À travers ses portraits en noir et blanc, Nathalie Tirot rend hommage aux héros du quotidien.
Peux-tu te présenter en une phrase ?
Photographe indépendante depuis plus de 20 ans j’aime mettre en valeur les personnes qui sont dans l’ombre ou qui sont différentes.
Comment vis-tu ton confinement ?
Très bien ! J’en profite pour avancer mes projets photo. Je prépare notamment une exposition qui se déroulera en septembre sur Le jardin d’Agronomie Tropicale de Paris et la sortie d’un livre sur cet évènement. J’aime travailler seule avec mes images, mais mes amis et la vie culturelle parisienne me manquent.
Qu’as-tu appris sur ta pratique photo en cette étrange période ?
J’ai renoué avec le noir et blanc en photographiant celles et ceux qui sont en première ligne durant cette pandémie. Les magasiniers, les caissières, les bouchers, les boulangères, les commerçants, les pharmaciennes, les éboueurs, le personnel soignant, les ouvrier, les factrices, les chauffeurs de bus, les policières, les livreurs… C’est un hommage à ceux qui doivent gérer les peurs irrationnelles, les individus exigeants, inconscients et affronter les personnes agressives, indisciplinés, mais aussi rassurer, soigner. Tout en surmontant la fatigue, les transports et l’angoisse. Ils sont là pour travailler jusqu’à l’épuisement…
Si tu devais être confinée avec un ou une photographe, qui serait l’heureux/se élu(e) ?
Avec Sebastião Salgado parce que j’admire autant l’homme que son œuvre. J’aime son humanité, son dévouement pour la cause écologique, et la qualité de ses images.
Quel est ton mantra favori, histoire de rester optimiste ?
« Espérer et persévérer sans relâche.» C’est indispensable dans mon métier.
Un dernier mot ?
Regarder autour de soi, être attentif aux micro-évènements. Tous ces gens autour de nous qui travaillent telles des fourmis pour nous servir, pour se battre pour notre survie, pour veiller sur nous. Aidons-les et disons-leur : merci.
© Nathalie Tirot