#Photographe confiné(e) : Paulin·e Goasmat

#Photographe confiné(e) : Paulin·e Goasmat

Fisheye vous donne la parole durant le confinement. Chaque semaine, découvrez des photos et son auteur(e). Paulin·e Goasmat documente son quotidien sur les réseaux sociaux. Un journal de bord en noir et blanc appelant à une prise de conscience collective. 

Qui es-tu, en quelques mots ?

Je suis réalisateur·e de clips et de fictions courtes. En ce moment, j’écris principalement de la fiction. Je suis également photographe, je pratique surtout l’argentique.

Comment vis-tu ton confinement ? 

Étant free-lance, je travaille déjà la moitié de la semaine chez moi. Désormais, j’ai le sentiment d’avoir ma famille sur mon lieu de travail. Il faut s’organiser. Ma femme travaille encore. On alterne pour suivre les devoirs des enfants et on trouve des moments de jeux pour toute la famille.

Concernant la photo, il y a deux choses qui sont plus compliquées avec le confinement. N’ayant pas de labo à la maison, j’ai stoppé ma pratique de la photo argentique. Et idem concernant ma pratique de l’urbex. Ce que nous vivons est rare et surréaliste et mérite d’être documenté. Je réalise une série au jour le jour que je poste sur Instagram.

Qu’as-tu appris sur ta pratique photo en cette étrange période ?

J’ai ressorti un vieil objectif Lomo que j’ai monté sur mon appareil 7D, je ne souhaitais pas me restreindre au numérique uniquement. Je redécouvre ainsi le plaisir d’avoir des clichés sur l’instant. Cela nous permet de partager ce que nous vivons loin des autres. Tenir une série dans un appartement, à quatre ou à deux (en fonction de la garde alternée) et avec le chat, demande une remise en question quotidienne. Je ne sais pas où nous allons, ni combien de temps cette situation va durer, mais je me surprends à me renouveler un minimum. 

Le peu d’angles de prises de vues, la seule focale et l’utilisation de la lumière naturelle sont des contraintes très excitantes. De plus, je profite aussi de la photo pour véhiculer des messages. Ma femme, aide-soignante, est sur le terrain. Le manque de protection est devenu un véritable problème sur son lieu de travail. Grâce aux réseaux sociaux, j’ai trouvé des couturières pour confectionner des masques en tissus. Tout en continuant à évoquer régulièrement leur manque de moyens.

Si tu devais être confiné·e avec un ou une photographe, qui serait l’heureux/se élu(e) ?

Nan Goldin

. Elle est l’un de mes premiers coups de cœur photographique. Son travail sur son entourage et ses photos brutes iraient très bien avec le confinement… Elle sait capter la vie et en fait un devoir de mémoire. C’est exactement ma volonté du moment : documenter l’instant présent pour laisser une trace. C’est une photographe qui arrive à nous plonger au cœur de l’intimité, de la vie telle qu’elle est – belle et drôle, mais aussi violente et brutale. Et puis j’adorerais qu’elle me raconte ses souvenirs, ses rencontres et qu’elle me parle de son amie Cookie Mueller.

Quel est ton mantra favori, histoire de rester optimiste ?

« On va bien finir par sortir ! » J’ai espoir que les gens changent un peu durant cette période, afin de tendre vers un monde moins égocentrique et capitaliste.

Un dernier mot  ?

Prenez soin de vous. Glandez, lisez ou créez selon vos envies. Et appelez vos proches !

 

© Paulin·e Goasmat© Paulin·e Goasmat

© Paulin·e Goasmat

Explorez
Prix pour la photographie du quai Branly : deux regards sur un monde en mutation
© Emmanuelle Andrianjafy
Prix pour la photographie du quai Branly : deux regards sur un monde en mutation
Le prix pour la Photographie du musée du quai Branly – Jacques Chirac 2025 distingue Kurt Tong et Emmanuelle Andrianjafy. Deux démarches...
16 août 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Les expositions arlésiennes à découvrir cet été
© Camille Lévêque. Sans titre, 2023. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
Les expositions arlésiennes à découvrir cet été
L'été est souvent synonyme de vacances et de soleil. Il est aussi un temps que l'on prend pour soi, loin du rythme effréné de la vie...
15 août 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
On Country :  entendre la terre
© TonyAlbert&David Charles Collins Brittany Malbunka Reid, Warakurna Superheroes #6 2017 Superheroes 2017. Courtesy and Sullivan + Strumpf.
On Country : entendre la terre
À Arles, On Country explore le lien vital entre terre, mémoire et futur. Cette plongée sensible dans la photographie australienne...
14 août 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Fabiola Ferrero : des abeilles et des hommes
I Can’t Hear the Birds © Fabiola Ferrero
Fabiola Ferrero : des abeilles et des hommes
La photographe et journaliste Fabiola Ferrero retourne au Venezuela et ravive la mémoire collective de son pays qui entre 2014 et 2020 a...
14 août 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Ne manquez pas les appels à candidatures et concours du moment
© Flore Prebay
Ne manquez pas les appels à candidatures et concours du moment
L'été et la rentrée scolaire sont marqués par quelques appels à candidatures et concours photographiques singuliers. Ils encouragent la...
20 août 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La sélection Instagram #520 : à fleur de peau
© Neoklis Delegos / Instagram
La sélection Instagram #520 : à fleur de peau
Il est un sens dont on ne peut se passer : le toucher. La peau, point de contact entre soi et l’autre, devient un intermédiaire. Les...
19 août 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les coups de cœur #555 : Théo Soler et et Stavri Georgiou
Crise d'angoisse © Théo Soler
Les coups de cœur #555 : Théo Soler et et Stavri Georgiou
Théo Soler et Stavri Georgiou, nos coups de cœur de la semaine, composent des récits visuels prenant leurs racines dans le 7e art. Le...
18 août 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 11 août 2025 : contours flous
© Katarina Marković
Les images de la semaine du 11 août 2025 : contours flous
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye font la part belle au flou. Le manipulant de diverses manières, les...
17 août 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet