Fisheye vous donne la parole durant le confinement. Chaque semaine, découvrez des photos et son auteur(e). Faute de pouvoir documenter les plages du Sud-Ouest de la France, Valentino Belloni joue avec son ombre.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 24 ans et je vis vers Bordeaux. Je photographie beaucoup les mouvements sociaux et l’océan – qui me manque.
Comment vis-tu ton confinement ?
Cela dépend des jours, mais je le vis plutôt bien. J’avais des projets de voyages et de reportages qui sont tombés à l’eau, mais je relativise. D’autant que je suis loin d’être le seul dans cette situation ! Le confinement ne doit pas être considéré comme une perte de temps, mais un moment pour repenser notre rapport au temps et à soi-même. C’est compliqué d’être positif tous les jours, mais j’y travaille ! Je reviens à la lecture aussi. J’ai fini 1984 récemment. Ce roman dystopique écrit en 1949 par George Orwell est incroyable à lire quand on est confiné. On y trouve des similitudes avec notre société actuelle !
Qu’as-tu appris sur ta pratique photo en cette étrange période ?
Je m’en doutais déjà, mais je me suis rendu compte que tout est digne d’être photographié – même ce qu’on a l’habitude de voir au quotidien. J’ai tendance à vouloir voir ce qu’il se passe dehors alors que j’ai déjà tout pour raconter une histoire. C’est un vrai exercice que de photographier la banalité. Il faut rester attentif et regarder ses habitudes d’un autre œil.
Si tu devais être confiné avec un ou une photographe, qui serait l’heureux/se élu(e) ?
Pour faire écho à mes précédents propos, j’aime beaucoup William Eggleston et sa capacité à capturer l’ordinaire et ce qui est considéré comme banal. Je ne serais pas contre quelques-uns de ses conseils pratiques.
Quel est ton mantra favori, histoire de rester optimiste ?
« Tout vient à point à qui sait attendre », pourtant la patience n’est pas ma plus grande qualité, mais en ce moment, cela me parle ! Un conseil particulièrement valable en photographie puisque ce médium nécessite beaucoup de temps et cela peut être parfois frustrant.
Un dernier mot ?
Chaque membre du collectif Pas Tant, dont je fais partie, a réalisé un autoportrait « confiné ». C’est un bon exercice pour les photographes ! Vous pouvez aller jeter un œil sur notre page Instagram pour vous inspirer !
© Valentino Belloni