Transformer l’ennui en un objet tangible : voilà l’essence même de la photographie pour Pietro Bucciarelli. Photographe italien baigné dans l’univers de la mode, il confère à ses images une part de mise en scène exacerbée et une touche de réel inéluctable. « Ma relation avec la photographie est comme un élastique, qui s’étire et se raccourcit selon les moments. Parfois, je suis « en attente », et parfois je « parviens à… ». C’est pourquoi je peux m’identifier pleinement à ce que je capture. Tout ce que je photographie résulte de périodes lentes et spécifiques, bien que quelque peu douloureuses. J’aborde la photographie avec une sorte de timidité et de gêne qui me fait souvent attendre longtemps avant de réaliser ma vision, en particulier pour les prises de vue les plus complexes. Je partage mes expériences, mes imaginations, mes rêves et ce que je n’ai jamais vu, mais que j’aimerais voir ». Et dans cette relation à l’image, celle à la couleur est quelque peu ambigüe, Pietro Bucciarelli les aime « mais ne les comprends pas tout à fait ». Alors pour réaliser ses clichés, il commence par une prévisualisation en noir et blanc afin d’analyser l’éclairage, les ombres et les aspects de la scène. Ensuite, seulement il décide ou non de passer à la couleur. De cet agencement naissent des instantanées rassurants, visitant des instants vécus universellement. Une poire vieillie au soleil sur le plan de travail, une sieste bordée par un chat, des voyages interminables en voiture, un petit mot laissé par, ou à l’intention d’une maman, une aiguille feintant de piquer les peaux, tout y est juste et à sa place. Même si rien ne dépasse, rien n’est fait avec grandiloquence, car ce qui importe c’est de « transmettre, de la manière la plus simple et la plus pure, ce qui se trouve devant moi, tout en laissant mon imagination ajouter une touche de rêve. »
Pietro Bucciarelli trompe l’ennui
© Pietro Bucciarelli
À lire aussi
© Arancha Brandón
Photographe et réalisatrice, elle crée en accord avec ses institutions, cherchant à ouvrir ses champs de prédilection, ne se contraignant…
La photographe française diplômée de l’École de Condé, Flore Prebay a fait le choix de se…
Explorez
© Mathias Zwick / Inland Stories. En jeu !, 2023
Quelle meilleure façon de démarrer les Rencontres d’Arles 2025 qu’avec un battle d’images ? C’est la proposition d’Inland Stories pour la...
© Vanessa Stevens
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
Contenu sensible
06:31
© Fisheye Magazine
C’est l’heure du rendez-vous Focus ! Alors que sa série Only You and Me se dévoilera prochainement sur les pages de Sub #4, Sofiya...
© Jean Caunet / Instagram
Les monstres, les créatures étranges et hors normes sont souvent associés au laid, au repoussant. Les artistes de notre sélection...
Nos derniers articles
Voir tous les articles
© Bohdan Holomíček
Créé en 2022, le Prix Viviane Esders rend hommage à des carrières photographiques européennes souvent restées dans l’ombre. Pour sa...
Fahima (17 ans) révise dans le salon familial. Elle suit un cursus accessible en ligne sur son smartphone. Kaboul, Afghanistan, 24 janvier 2025. © Sandra Calligaro / item Lauréate 2024 du Prix Françoise Demulder
Pour la 37e édition du festival Visa pour l’Image à Perpignan qui se tient jusqu’au 14 septembre 2025, la photojournaliste Sandra...
© Jenny Bewer
Dans son numéro #73, Fisheye sonde les représentations photographiques de l’amour à l’heure de la marchandisation de l’intime. À...
Diverses espèces de requins, dont certaines sont menacées d'extinction, tandis que d'autres sont classées comme vulnérables, ont été ramenées à terre à
l'aube par des pêcheurs commerciaux au port de Tanjung Luar, le lundi 9 juin 2025, à Lombok Est, en Indonésie. Tanjung
Luar est l'un des plus grands marchés de requins en Indonésie et
en Asie du Sud-Est, d'où les ailerons de requins sont exportés vers d'autres marchés asiatiques, principalement Hong Kong et la Chine, où les os sont utilisés dans des produits cosmétiques également vendus en Chine. La viande et la peau de requin sont consommées localement comme une importante
source de protéines. Ces dernières années, face aux vives critiques
suscitées par l'industrie non réglementée de la pêche au requin, le
gouvernement indonésien a cherché à mettre en place des contrôles plus stricts
sur la chasse commerciale des requins afin de trouver un équilibre entre les besoins des pêcheurs et la nécessité de protéger les populations de requins en déclin © Nicole Tung pour la Fondation Carmignac.
La lauréate de la 15e édition du Prix Carmignac vient d’être révélée : il s’agit de la photojournaliste Nicole Tung. Pendant neuf mois...